Imprimer
Catégorie parente: Logique
Catégorie : Français
(Langue française) cette expression grand parleur, renferme deux choses, selon le P. Bouhours, un défaut et une habitude. Qui dit grand parleur, dit un homme qui parle trop, qui parle souvent mal-à-propos, qui parle en l'air, qui parle pour parler : on ne dit pas d'un homme qui ne dit rien que de sensé, qui ne dit rien d'inutile, qu'il soit un grand parleur, quoiqu'il parle beaucoup ; on ne le dirait pas même d'un homme, qui dans une ou deux rencontres, aurait tenu de longs discours contre sa coutume, on se serait trouvé en humeur de parler plus qu'à l'ordinaire. Grand parleur, marque une habitude ; et il ne faut pas s'en servir dans les endroits où il n'est question que d'un acte, comme on fait des célèbres écrivains en traduisant, orantes nolite multum loqui ; ne soyez pas grands parleurs dans vos prières, au lieu de dire, ne parlez pas beaucoup dans vos prières : soyez courts dans vos prières.

On dit bien c'est un grand parleur, ce sont de grands parleurs ; mais dans une occasion particulière. On n'exhorte guère les gens à n'être pas grands parleurs ; on les exhorte à parler peu, du moins on ne dit ordinairement grand parleur, que pour marquer un homme qui est sujet à parler beaucoup, etc.

L'auteur anonyme des réflexions sur l'usage présent de la langue française approuve la distinction du P. Bouhours ; mais il prétend que si en parlant en général des prières qu'on a coutume de faire tous les jours, je dirais qu'il ne faut pas être grand parleur dans ses prières, je m'expliquerais bien ; parce que c'est comme si je disais, qu'il ne faut pas se faire une habitude de parler beaucoup dans ses prières, qui est une expression qu'on ne saurait reprendre dans cette occasion, comme dans l'autre exemple ; parce qu'il s'agit ici de toutes les prières généralement, et par conséquent d'un grand nombre d'actes, qui étant réiterés, peuvent former une habitude. (D.J.)




Affichages : 1695