ou TENSONS, s. m. pl. (Langue française) c'est ainsi qu'on appelait des questions galantes sur l'amour, que les anciens poètes français mirent en vogue, et qui donnèrent lieu à l'établissement d'une cour, qu'on nomma la cour d'amour. Là des gens d'esprit terminaient par leur décision, les disputes que les tençons avaient fait naître, et les arrêts de ce tribunal étaient irréfragables. La Picardie tenait aussi, à l'imitation de la cour d'amour de Provence, ses plaids et gieux sous l'ormel, qui avaient la même origine et le même but. Martial d'Auvergne nous a donné un recueil de ces jugements galans, ou du-moins faits à leur imitation, sous le titre d'arresta amorum ; j'en ai parlé ailleurs. On trouve plusieurs exemples de tensons dans les poésies de Thibaut, comte de Champagne, et roi de Navarre. (D.J.)