Français

ou TENSONS, s. m. pl. (Langue française) c'est ainsi qu'on appelait des questions galantes sur l'amour, que les anciens poètes français mirent en vogue, et qui donnèrent lieu à l'établissement d'une cour, qu'on nomma la cour d'amour. Là des gens d'esprit terminaient par leur décision, les disputes que les tençons avaient fait naître, et les arrêts de ce tribunal étaient irréfragables. La Picardie tenait aussi, à l'imitation de la cour d'amour de Provence, ses plaids et gieux sous l'ormel, qui avaient la même origine et le même but. Martial d'Auvergne nous a donné un recueil de ces jugements galans, ou du-moins faits à leur imitation, sous le titre d'arresta amorum ; j'en ai parlé ailleurs. On trouve plusieurs exemples de tensons dans les poésies de Thibaut, comte de Champagne, et roi de Navarre. (D.J.)
TENDREMENT, TENDRESSE, (Langue française) ces mots se disent élégamment en matière de peinture, de gravure, de sculpture, etc. il peignait d'une manière tendre ; cette gravure est touchée tendrement ; tous les plis sont faits avec une grande tendresse.

Tendresse n'est d'usage qu'au figuré ; et la délicatesse de ce siècle a renfermé ce mot dans l'amour et dans l'amitié. On ne dit point, cette viande est d'une grande tendresse ; on dit, cette viande est fort tendre. C'est un substantif qui manque au propre dans notre langue ; il faudrait y substituer ou tendreur ou tendreté ; mais l'usage ne l'a pas encore voulu.

S. m. plur. (Langue française) autrement dits jeux partis, questions galantes sur l'amour que l'on faisait et qu'on décidait en vers ou en prose. Voyez TENÇONS. (D.J.)
S. m. (Langue française) vieux mot qui signifiait quelque ornement ou ajustement de femme qu'on ne connait plus. On trouve ce mot dans Jean le Maire. " Quand, dit-il, la déesse eut mis bas ses habits et achetmes, qu'elle eut défeublé coèffe, guimpe, atour, et autre accoustrement de tête, termaillets, chaînes, anneaux, buletes, et tissus jusqu'aux galoches dorées, demeurant torquées, sans plus de riche couvrechef, etc. " (D.J.)