Cette figure de l’anti-sigma nous apprend l’étymologie de ce mot. On sait que le sigma des Grecs, qui est notre s, est représenté de trois manières différentes,
Isidore, au liv. I. de ses Origines, ch. xx. où il parle des notes ou signes dont les auteurs se sont servis, fait mention de l’anti-sigma, qui, selon lui, n’est qu’un simple Ϲ tourné de l’autre côté Ͻ. On se sert, dit-il, de ce signe pour marquer que l’ordre des vers vis-à-vis desquels on le met, doit être changé, et qu’on le trouve ainsi dans les anciens auteurs. Anti-sigma ponitur ad eos versus quorum ordo permutandus est, sicut et in antiquis auctoribus positum invenitur.
L’anti-sigma, poursuit Isidore, se met aussi à la marge avec un point au milieu Ͽ lorsqu’il y a deux vers qui ont chacun le même sens, et qu’on ne sait lequel des deux est à préférer. Les variantes de la Henriade donneraient souvent lieu à de pareils anti-sigma. (F)