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Catégorie parente: Logique
Catégorie : Grammaire
troupe, compagnie, (Grammaire) termes synonymes, en ce qu'ils marquent tous multitude de personnes ou d'animaux. Plusieurs personnes jointes pour aller ensemble, font la troupe ; plusieurs personnes séparées de la troupe, font la bande ; plusieurs personnes que des occupations, un intérêt, un emploi, réunissent, forment la compagnie. Il ne faut pas se séparer de sa troupe pour faire bande à part. Il faut avoir l'esprit et prendre l'intérêt de sa compagnie. On dit une troupe de comédiens, une bande de violons, et la compagnie des Indes. On dit aussi une bande d'étourneaux, des loups en troupe, deux tourterelles de compagnie.

Bande est encore synonyme à troupe. On dit d'une troupe de soldats qui combattent sous le même étendart, que c'est une bande.

Romulus divisa les légions par cohortes, et les cohortes en manipules, du nom de l'enseigne sous laquelle elles combattaient, et qui était alors une poignée de foin au bout d'une pique, manipulus. Voyez ENSEIGNE et LEGION.

M. Beneton croit que le mot de ban a donné origine à celui de bande. D'abord que le ban était publié, dit-il, tous les militaires d'un gouvernement étant assemblés, on les partageait en différentes bandes ou compagnies ; les unes de cavaliers ou d'hommes d'armes, les autres de soldats ou fantassins, chacune sous le commandement d'un senior, c'est-à-dire du plus élevé ou du plus considéré d'entre tous ceux qui composaient la bande.... Du terme de ban sont venus ceux de bande et de bannières, pour exprimer des hommes attroupés et des enseignes. Une bande était un nombre de soldats unis sous un chef, et l'enseigne qui servait à la conduite de ces soldats était aussi une bande ou une bannière. La bande enseigne donna son nom à chaque troupe assez considérable pour avoir une enseigne. Les bandes ou montres militaires d'autrefois, étaient ce que nous appelons présentement des compagnies.

Ainsi dans nos historiens, les vieilles bandes signifient les anciens régiments, les troupes aguerries. Il y est aussi parlé des bandes noires, soit que leurs enseignes fussent noires, soit qu'elles portassent des écharpes de cette couleur, comme c'était autrefois la mode dans les armées pour distinguer les divers partis.

BANDE, (Histoire moderne) ordre militaire en Espagne, institué par Alphonse XI. roi de Castille, l'an 1332. Il prend son nom de banda, bande ou ruban rouge, passé en croix au-dessus de l'épaule droite, et au-dessous au bras gauche du chevalier. Cet ordre n'était que pour les seuls cadets des maisons nobles. Les ainés des grands en sont exclus ; et avant que d'y être admis, il fallait nécessairement avoir servi dix ans au moins, soit à l'armée ou à la cour. Ils étaient tenus de prendre les armes pour la défense de la foi catholique contre les infidèles. Le roi était grand maître de cet ordre, qui ne subsiste plus. (G)

BANDE, s. f. (Grammaire) c'est en général un morceau de drap, de toile, de fer, de cuivre, et de toute autre matière, dont la largeur et l'épaisseur sont peu considérables relativement à la longueur.

Le mot bande présente assez ordinairement à l'esprit l'idée d'attache et de lien ; cependant ce n'est pas-là toujours la destination de la bande.

Les termes, bande, lisière, barre, peuvent être considerés comme synonymes ; car ils désignent une idée générale qui leur est commune, beaucoup de longueur sur peu de largeur et d'épaisseur : mais ils sont différenciés par des idées accessoires. La lisière indique longueur prise ou levée sur les extrémités d'une pièce ou d'un tout ; bande, largeur prise dans la pièce, avec un peu d'épaisseur ; barre, une pièce ou un tout même, qui a beaucoup de longueur sur peu de largeur avec quelqu'épaisseur. Ainsi on dit la lisière d'un drap ; une bande de toîle ; une barre de fer.

BANDES de Jupiter, en Astronomie, sont deux bandes qu'on remarque sur le corps de Jupiter, et qui ressemblent à une ceinture ou baudrier. Voyez JUPITER.

Les bandes ou ceintures de Jupiter sont plus brillantes que le reste de son disque, et terminées par des lignes parallèles. Elles ne sont pas toujours de la même grandeur, et elles n'occupent pas toujours la même partie du disque.

Elles ne sont pas non plus toujours à la même distance : il semble qu'elles augmentent et diminuent alternativement. Tantôt elles sont fort éloignées l'une de l'autre ; tantôt elles paraissent se rapprocher : mais c'est toujours avec quelque nouveau changement. Elles sont sujettes à s'altérer de même que les taches du Soleil : une tache très-considérable que M. Cassini avait aperçue sur Jupiter en 1665, ne s'y conserva que près de deux années. Elle parut pendant tout ce temps immobîle au même endroit de la surface. On en détermina pour lors la figure, aussi-bien que la situation par rapport aux bandes. Elle disparut enfin en 1667, et ne reparut que vers l'an 1672, où l'on continua de l'apercevoir pendant trois années consécutives. Enfin elle s'est montrée et cachée alternativement ; de manière qu'en 1708, on comptait depuis 1665 huit apparitions complete s. C'est par les révolutions de cette tache observées un grand nombre de fais, qu'on a découvert le temps de la révolution de Jupiter autour de son axe.

Il est vraisemblable que la terre que nous habitons est dans un état plus tranquille et bien différent de celui de Jupiter ; puisque l'on observe dans la surface de cette planète des changements, tels qu'il en arriverait sur notre globe, si l'Océan, par exemple, changeant de lieu venait à se répandre indifféremment sur toutes les terres, en sorte qu'il s'y formât de nouvelles mers, de nouvelles iles, et de nouveaux continens. Inst. astron. de M. le Monnier.

M. Huygens a aussi découvert une espèce de bande fort large dans la planète de Mars, qui est beaucoup plus foncée que le reste du disque, dont elle n'occupe que la moitié. (O)

BANDES, en Architecture, se dit des principaux membres des architraves, des chambranles, impostes, et archivoltes, qui pour l'ordinaire ont peu de saillie et de hauteur sur une grande étendue. On les nomme aussi fasce, du latin fascia, dont Vitruve se sert pour exprimer la même chose. Voyez PLATE-BANDE.

On donne encore, dans les édifices bâtis de brique, le nom de bande aux bandeaux de cette matière qui sont aux pourtours, ou dans les trumeaux des croisées.

On dit aussi bande de colonne, lorsqu'on veut parler du bossage dont on orne quelquefois le nud des ordres rustiques, comme aux colonnes du Luxembourg pointillées ou vermiculées ; à celles du vieux Louvre ; aux colonnes taillées d'ornements de peu de relief, comme aux galeries du même palais du côté de la rivière. Voyez BOSSAGES. (P)

BANDE, en terme de Marine, signifie côté.

Bande du nord, c'est-à-dire le côté du nord ou latitude septentrionale.

Bande du sud, ou latitude méridionale.

Bande se dit encore du côté ou flanc du vaisseau : avoir son vaisseau à la bande, mettre son vaisseau à la bande, c'est le faire pancher par un côté appuyé d'un ponton, afin qu'il présente l'autre flanc quand on veut le nettoyer, ou lui donner le radoub, le braier et étancher quelque voie d'eau.

Tomber à la bande, c'est tomber sur le côté.

BANDE de sabords, terme de Marine, c'est toute une rangée de sabords sur le côté du vaisseau.

BANDE ou litre de toîle goudronnés, qu'on met quelquefois sur les coutures d'un vaisseau.

BANDE, en terme de Chirurgie, est une ligature beaucoup plus longue que large, qui sert à tenir quelque partie du corps enveloppée et serrée, pour la maintenir dans un état sain, ou le lui procurer.

La bande consiste en trois parties, le corps et les deux extrémités, que quelques-uns appellent têtes ou chefs : et d'autres, queues. Il y a des bandes à un seul chef, c'est-à-dire qui ne sont roulées qu'à un bout, fig. 21. Planc. II. et d'autres à double chef, fig. 22. Planc. II.

De plus, il y en a qui sont roulées également, comme celles pour les fractures et les dislocations ; d'autres qui sont divisées en plusieurs chefs, comme celles pour la tête, le menton ; d'autres sont composées de plusieurs bandelettes unies et cousues ensemble, comme celles pour les testicules. Quelques-unes sont fort larges, comme celles pour la poitrine, le ventre, etc. d'autres étroites, comme celles pour les lèvres, les doigts, etc. Guidon conseille de faire la bande pour l'épaule, de six doigts de large ; celle pour la cuisse, de cinq ; celle pour la jambe, de cinq ; celle pour le bras, de trois ; et celle pour le doigt, d'un.

Il y a deux sortes de bandes, les unes sont remèdes par elles-mêmes ; telles sont celles qui servent aux fractures simples, à réunir les plaies, arrêter les hémorrhagies, etc. Les autres ne sont que contentives, c'est-à-dire qu'elles ne servent qu'à contenir les médicaments. La matière des bandes est ordinairement du linge médiocrement fin, un peu élimé. Les bandes doivent être coupées à droit fil, et n'avoir ni ourlet ni lisière. Voyez BANDAGE. (Y)

BANDE, (Commerce) petit poids d'environ deux onces, dont on se sert en quelques endroits de la côte de Guinée pour peser la poudre d'or. Diction. du Comm. tom. I. p. 818. (G)

BANDE, en terme de Blason, armoirie formée par deux lignes tirées diagonalement ou transversalement, c'est-à-dire depuis le champ de l'écusson à la droite, jusqu'au bas de la gauche, en représentation d'un baudrier ou d'une écharpe passée sur l'épaule.

La bande est une des dix pièces honorables ordinaires : elle occupe la troisième partie du champ, lorsqu'il est chargé, et la cinquième lorsqu'il est uni. Elle est quelquefois dentelée, engrelée, etc. les héraults d'armes parlent d'une bande dextre et d'une bande senestre : une bande se divise en bandelette, qui est la sixième du champ ; en jarretière, qui est la moitié d'une bande ; en valeur, qui est le quart de la bande ; et en ruban, qui est la moitié de la valeur. Bande dextre est celle qui se nomme en terme propre et absolu bande, comme elle est définie plus haut, le mot dextre lui est annexé par l'usage, pour obvier à des méprises et la distinguer de la bande senestre, qui est ce que les héraults d'armes français appellent barre. Voyez BARRE.

BANDE d'une selle, se dit, en Manège, de deux pièces de fer plates, larges de trois doigts, clouées aux arçons pour la tenir en état. Mettre un arçon sur bande, c'est clouer les deux bouts de chaque bande à chaque côté de l'arçon. Outre ces deux grandes bandes, l'arçon de devant en a une petite appelée bande de garrot, avec un croissant pour tenir en état l'arcade du garrot. L'arçon de derrière a aussi une petite bande pour le fortifier. (V)

BANDE DE DERRIERE, en Bourserie, c'est une bande de cuir attachée aux deux bouts de la cartouche en-dessous, par laquelle on passe une autre bande de cuir qui sert à porter la cartouche. Voyez CARTOUCHE.

BANDES, chez les Imprimeurs, sont deux grandes tringles de bois de quatre pieds et demi de long, sur trois pouces de large, recouvertes de lames de fer poli, ou à arrête, placées dans le milieu du berceau de la presse, sur lesquelles roule le train. Voyez BERCEAU DE PRESSE.

BANDES DE TOISES, dans les Salines, et particulièrement à Moyenvic, ce sont des cercles de fer par lesquels le haut des poêles est ceint et terminé.

BANDES DE TOUR, terme de Pâtisserie, long morceau de pâte que les Pâtissiers nomment ainsi parce qu'il se met autour d'une tourte ou d'une autre pièce, pour en contenir les parties intérieures ou supérieures.

Bande se dit encore, en Pâtisserie, d'un petit cordon de pâte qu'on étend en croix sur une tourte, et dont on forme plusieurs petits quarreaux qui servent d'agréments à la pièce.

BANDES DE BILLARD, terme de Paumier ; ce sont quatre grandes tringles de bois rembourrées de lisières de drap, et recouvertes de morceaux de drap vert qui y sont attachés avec des clous de cuivre : on fixe ces bandes sur les bords de la table du billard par-dessus le tapis, avec des vis qui entrent dans la table ; ces bandes sont rembourrées d'une manière bien ferme, afin de renvoyer les billes qui viennent y frapper.




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