adj. (Grammaire) qui appartient à l'intellect, à l'entendement. Les objets sont intellectuels ou sensibles. On comprend sous la classe d'intellectuels tout ce qui se passe au dedans de nous ; et sous la classe de sensibles, tout ce qui se passe au dehors. Il y a entre les objets sensibles et les objets intellectuels, la différence de la cause et de l'effet.

On dit cependant intellectuel dans un sens opposé à matériel. Ainsi les anges sont des substances intellectuelles ; l'âme est un être intellectuel. Dans le sommeil, dans l'extase, dans le transport des passions, les puissances intellectuelles sont suspendues ; elles sont exaltées dans l'enthousiasme. Dans la contemplation des vérités purement abstraites, les puissances intellectuelles sont seules en action ; elles agissent en concurrence avec les puissances sensibles, dans la contemplation des choses morales. On conçoit dans le premier cas ; on aime ou l'on hait, en même temps que l'on conçoit, dans le second. C'est la raison pour laquelle il est plus doux de s'occuper de certains objets ; et lorsqu'on dit que certaines vérités sont plus intéressantes, soit à rechercher, soit à méditer que d'autres ; c'est que le cœur ou les organes intérieurs du désir et de l'aversion sont agités, dans le même temps que l'esprit s'en occupe. On réfléchit, et l'on jouir. La situation la plus douce est celle qui résulte de l'action combinée de l'entendement, du cœur, et des organes destinés à la satisfaction des désirs ; et il n'y a guère que l'amour capable de nous procurer cet enchantement où tant de causes agissent d'intelligence.