Imprimer
Catégorie parente: Logique
Catégorie : Grammaire
S. m. (Grammaire) se dit communément des parties les plus éloignées du milieu d'une étendue limitée. Cette définition est presque générale, et c'est en ce sens qu'on dit le bord d'un pré, d'une table, d'un lit, d'une rivière, etc.

BORD : on entend ordinairement par le mot bord, le vaisseau même. On dit retourner à bord, sortir du bord, pour dire retourner au vaisseau, sortir du vaisseau : venir à bord, c'est se rendre au vaisseau.

Renverser, tourner, changer le bord ; c'est revirer, et porter le cap sur un autre air de vent.

Rendre le bord ; c'est-à-dire venir mouiller ou donner fond dans quelque rade ou quelque port.

Bord sur bord, courir bord sur bord ; c'est louvoyer, et gouverner tantôt à stribord, tantôt à basbord. Lorsque le vent est contraire, et qu'il ne permet pas de porter à route, on chicane le vent, et on court sur plusieurs routes, pour approcher du lieu où l'on veut aller ; ou pour ne s'abattre pas, et ne s'éloigner que le moins qu'on peut.

Faire un bord, faire une bordée ; c'est faire une route, soit à basbord, soit à stribord.

Courir même bord que l'ennemi, tenir même bord ; c'est virer à stribord et à basbord, selon que l'ennemi y a viré, et porter sur le même rumb.

Mettre à l'autre bord ; virer, changer de bord.

Tenir bord sur bord, c'est-à-dire courir d'un côté ou d'un autre au plus près du vent, soit pour attendre un vaisseau qui est de l'arrière, soit pour s'entretenir dans un parage. (Z)

De bord à bord. Cette expression veut dire autant sur un côté du vaisseau que sur l'autre, et signifie encore de part et d'autre de la droite route ; ce qui désigne la même chose. Lorsqu'on dit, par exemple, que l'on peut naviger ou faire des bordées sur onze points de compas de bord à bord, cela signifie qu'on peut se servir de onze airs de vent qui sont à stribord ou à l'un des côtés du vent de la route ; et encore des onze autres airs de vent qui sont à basbord, ou à l'autre côté du même vent de la route. Comme si le lieu de la route est à l'ouest, le vent d'est sera le vent de la droite route. Mais l'on peut se servir de vingt-deux rumbs de vent différents pour porter à l'ouest, ou s'en approcher ; savoir des onze airs de vent qui sont depuis l'est jusqu'au sud-ouest, quart de sud ; et des onze autres airs de vent qui sont depuis l'est jusqu'au nord-ouest : ainsi c'est naviger et gouverner sur onze airs de vent de bord à bord.

Bord à bord, deux vaisseaux qui sont bord à bord ; c'est-à-dire qu'ils sont près l'un de l'autre de l'avant en-arrière.

Un bord qui allonge, c'est-à-dire que la bordée que l'on court sert à la route, quoique le vent soit contraire.

Bon bord, fait un bon bord ; c'est-à-dire que l'on a gagné ou avancé à sa route, étant au plus près du vent.

Bord à terre, bord au large : on emploie ce terme lorsqu'on parle d'un vaisseau qui court à la mer et qui recourt à terre, ou de la mer à terre et de la terre à la mer.

Passer du monde sur bord, c'est un commandement qui se fait à l'équipage pour faire passer des matelots des deux côtés de l'échelle, pour recevoir ceux qui veulent entrer ou sortir du vaisseau. Ce commandement ne se fait que pour les officiers, et pour ceux à qui on veut rendre des honneurs.

Bas bord, haut bord ; on dit un vaisseau de haut bord on dit aussi un vaisseau de bas bord. Voyez NAVIRE et VAISSEAU.

Bord de la mer, c'est le rivage ou les premières terres qui bordent la mer.

BORD, BORDAGE ; ce sont les planches qu'on emploie à border un vaisseau.

Franc bord, ce sont les bordages qui couvrent les membres du vaisseau. Ce mot se prend aussi en particulier pour le bordage, depuis le bas des fleuves jusqu'au haut du vaisseau. (Z)

BORD du bassin en Architecture ; c'est la tablette ou le profil de pierre ou de marbre, ou le cordon de gason ou de rocaille qui pose sur le petit mur, ou circulaire, ou carré, ou à pans, d'un bassin d'eau. (P)

BORDS DENTELES, (Rubanerie-Tissuterie) est la même chose que dent de rat. Voyez DENT DE RAT.

BORD, RUBAN, ou GALON qu'on met aux extrémités des chapeaux, des jupes, et sur les coutures des habits, etc. On fabrique des bords de différente largeur et de toute sorte de matiére, comme or, argent, soie, fil, etc.

On fait à Amiens quantité de bords de laine : on en compte de trois sortes ; l'un, qu'on appelle petite bordure, dont la chaîne doit être composée de vingt-sept fils, et la pièce doit contenir vingt-quatre aunes ; l'autre, dont la chaine est de trente-trois fils ; et la pièce de vingt-quatre aunes, se nomme bord et demi ; et le troisième, qui doit avoir trente-six fils à la chaine, et trente-six aunes à la pièce, est appelé bord à dentelle. Voyez ROULEAU DE LAINE.

BORD, en terme de Vannier ; c'est un cordon d'osier plus ou moins gros, selon la pièce qu'il termine par en-haut, et qu'il rend plus solide.

BORD ; en terme de Fondeur de cloche, est la plus grande épaisseur qu'elle ait ; sur laquelle frappe le battant. Voyez l'art. FONTE des cloches, et la fig. 1. Planche de la fonderie des cloches. La troisième partie du bord s'appelle corps. Voyez CORPS.

BORD de manchon, en Pelleterie ; c'est une fourrure que l'on fait avec la peau d'un animal aux deux bouts des manchons. Voyez MANCHON.

BORD de front, terme de Perruquier ; c'est le nom que ces ouvriers donnent aux tresses qui se placent sur le bord de la perruque qui touche au front, et règnent depuis une des tempes jusqu'à l'autre.




Affichages : 1947