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Catégorie parente: Logique
Catégorie : Grammaire
adj. (Grammaire) quelquefois pris substantivement : on dit ou le prétérit plus-que-parfait, ou simplement le plus-que-parfait. Fueram, j'avais été, est le plus-que-parfait de l'indicatif ; fuissem, que j'eusse été, est le plus-que-parfait du subjonctif. On voit par ces exemples que ce temps exprime l'antériorité de l'existence à l'égard d'une époque antérieure elle-même à l'acte de la parole : ainsi quand je dis, coenaveram cùm intravit, j'avais soupé lorsqu'il est entré ; coenaveram, j'avais soupé, exprime l'antériorité de mon souper à l'égard de l'époque désignée par intravit, il est entré ; et cette époque est elle-même antérieure au temps où je le dis. On verra ailleurs (art. TEMS), par quel nom je crois devoir désigner ce temps du verbe : je remarquerai seulement ici que la dénomination du plus-que-parfait a tous les vices les plus propres à la faire proscrire.

1°. Elle ne donne aucune idée de la nature du temps qu'elle désigne, puisqu'elle n'indique rien de l'antériorité de l'existence, à l'égard d'une époque antérieure elle-même au moment où l'on parle.

2°. Elle implique contradiction, parce qu'elle suppose le parfait, susceptible de plus ou de moins, quoiqu'il n'y ait rien de mieux que ce qui est parfait.

3°. Elle emporte encore une autre supposition également fausse ; savoir, qu'il y a quelque perfection dans l'antériorité, quoiqu'elle n'en admette ni plus ni moins que la simultanéité ou la postériorité.

Ces considérations donnent lieu de croire que les noms de prétérits parfait et plus-que-parfait n'ont été introduits que pour les distinguer sensiblement du prétendu prétérit imparfait. Mais comme on a remarqué (art. IMPARFAIT) que cette dénomination ne peut servir qu'à désigner l'imperfection des idées des premiers nomenclateurs, il faut porter le même jugement des noms de parfait et de plus-que-parfait qui ont le même fondement. (B. E. R. M.)




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