S. f. (Grammaire) C'est un double d'un écrit, d'un ouvrage, d'un tableau, etc. Une copie pour être bonne, en qualité pure et simple de copie, doit avoir et les beautés et les défauts de l'original, si c'est un tableau. Voyez COPIE (Peinture) Elle doit rendre les fautes de l'écriture et du sens, si c'est d'un écrit.

COPIE, (Jurisprudence) est la transcription d'un acte. Le terme de copie est quelquefois opposé à celui d'original ; par exemple, on dit l'original d'un explait qui reste au demandeur, et la copie que l'on laisse au défendeur. Ce même terme de copie est quelquefois opposé à celui de minute, lorsque la copie est tirée sur l'original d'un acte que l'on qualifie de minute, tel que la minute d'un acte passé devant notaire, la minute d'une consultation, ou autre écriture du ministère d'avocat. Le terme de copie est aussi quelquefois opposé à celui de grosse ; par exemple, l'original d'une requête s'appelle la grosse, et le double que l'on en fait, est la copie. En Bretagne, au lieu de copie on dit un autant, parce qu'en effet celui qui a la copie d'un acte, en a autant qu'il y en a dans l'original. On distingue dans certains actes la copie de la grosse et de l'expédition. La grosse d'un acte devant notaire, ou d'un jugement, est bien une copie tirée sur la minute ; mais c'est une copie revêtue de plus de formalités : elle est en forme exécutoire ; et pour la distinguer des autres copies, on l'appelle grosse. L'expédition est aussi une copie de l'acte, mais distinguée de la simple copie, parce qu'elle est ordinairement en parchemin. Il y a cependant aussi des expéditions en papier, mais elles sont encore distinguées des simples copies, soit parce qu'elles sont sur du papier différent, soit parce qu'elles sont tirées sur la minute ; au lieu qu'une simple copie d'un acte devant notaire, n'est ordinairement tirée que sur une expédition : il y a pourtant des copies collationnées à la minute.

Copie collationnée en général, est celle qui après avoir été tirée sur un acte, a été relue et reconnue conforme à cet acte. Les notaires délivrent des copies collationnées des actes dont ils ont la minute, ou qui leur sont présentés. Les secrétaires du Roi ont aussi le droit de collationner des copies de toutes sortes d'actes. Les huissiers et sergens, lorsqu'ils compulsent des pièces, en tirent aussi des copies, soit entières ou par extrait, collationnées à l'original. L'ordonnance de Charles V. alors régent du royaume, du mois de Février 1356, veut qu'on ajoute la même foi aux copies de cette ordonnance collationnées sous le scel royal, que si c'était l'original même.

Copie correcte et lisible, est celle où il n'y a point de faute, qui n'est point tronquée, et qui est aisée à lire. Lorsqu'une partie affecte de donner des copies de pièces tronquées ou indéchiffrables, l'autre partie demande qu'on lui donne d'autres copies correctes et lisibles ; et si on le refusait mal-à-propos, le juge ne manquerait pas de l'ordonner.

Copie entière, ne signifie pas celle qui est entière et finie en elle-même, mais celle qui contient la transcription d'un acte en entier.

Copie par extrait ; c'est proprement un extrait d'un acte que l'on donne au lieu d'une copie entière, lorsque l'acte est trop long, ou qu'il n'y a qu'une partie de l'acte qui intéresse celui auquel on donne cette copie par extrait.

Copie figurée, est celle qui non-seulement contient la transcription d'un acte en entier, mais qui le représente dans la même forme qu'il est, c'est-à-dire, copie sur du papier de même grandeur, page pour page, ligne pour ligne, où l'on représente en leur lieu jusqu'aux points et aux virgules, les renvois et apostilles, les ratures, interlignes, et les signatures. Ces sortes de copies sont ordinairement demandées et ordonnées, et lorsque l'original est soupçonné d'être faux, ou d'avoir été altéré après coup.

Copie sur papier commun ; ces sortes de copies ne sont point reçues en justice dans tous les pays où le papier timbré est en usage.

Copie signifiée, est celle que l'huissier laisse à la partie ou à son procureur, en signifiant un acte.

Copie tronquée, est celle dans laquelle l'acte n'est point transcrit exactement, et où l'on a affecté de passer quelque partie de l'acte. Voyez Copie correcte.

Copie vidimée, se disait anciennement, et se dit encore en certains pays, pour copie collationnée. Ce terme vient de vidimus, par lequel on commençait autrefois toutes les collations et confirmations de lettres de chancellerie. (A)

COPIE, (Commerce) On appelle livre de copie de lettres, un registre sur lequel les marchands font transcrire les lettres qu'ils écrivent à leurs commissionnaires et correspondants. Ce livre est un de ceux qu'il est le plus nécessaire de tenir dans un gros négoce. Voyez LIVRE, LETTRES, les Dict. du Comm. et de Trév. et Chambers.

* COPIE, (Peinture) C'est en général tout ce qui est fait d'imitation, excepté de la nature ; ce qui est fait d'après nature, s'appelle original. On dit copier la nature d'après nature, mais on ne dit pas une copie d'après nature.

Il y a des peintres qui imitent la manière d'un autre peintre ; on dit d'eux qu'ils savent la manière de tel ou tel, sans que pour cela leurs tableaux soient regardés comme des copies. On distingue aussi les estampes en copies et en originales ; celles qui sont faites d'après les tableaux, sont appelées originales ; et celles qui sont faites d'après d'autres estampes, copies.

Il y a des peintres qui copient si parfaitement les tableaux d'un ou plusieurs maîtres, que les plus éclairés sont souvent embarrassés à distinguer la copie de l'original, lorsqu'ils n'ont pas un oeil extrêmement expérimenté, une grande connaissance de l'art, ou, ce qui supplée l'un et l'autre, le tableau pour les confronter ; ce qui doit rendre les amateurs de tableaux très-circonspects, soit dans leurs jugements, soit dans leurs achats, surtout lorsqu'il s'agit des productions des grands maîtres de l'école d'Italie, parce qu'on en a fait une infinité de copies, parmi lesquelles il s'en trouve plusieurs d'une beauté et d'une hardiesse surprenante. On dit qu'un élève d'un peintre habîle copia si parfaitement un tableau de son maître, que celui-ci s'y trompa. J'ai entendu nier la possibilité du fait par un peintre qui vit aujourd'hui, et qui se fait admirer par la vérité et l'originalité de ses ouvrages. M. Chardin prétendait que quelle que fût la copie qu'on ferait d'un de ses tableaux, il ne s'y méprendrait jamais, et que cette copie serait ou plus belle (ce qui serait difficile), ou moins belle que l'original. On lui objecta des autorités, il n'en fut point ébranlé ; il opposa la raison et le bon sens aux témoignages et aux faits prétendus, ajoutant qu'il n'y avait point d'absurdités, en quelque genre que ce fût, dans lesquelles on ne fût précipité, lorsqu'on sacrifierait ses lumières à des noms et à des passages. Il faut, disait-il, examiner d'abord la possibilité, et les preuves de fait ensuite.

COPIE, terme d'Imprimeur et de Libraire ; c'est le manuscrit ou l'original d'un ouvrage destiné à être imprimé. Par le mot de copie l'on n'entend parler souvent que d'une portion du tout ; c'est dans ce sens que l'on dit : Il faudrait demander de la copie à l'auteur ; s'il est pressé de son ouvrage. On dit d'une copie en général, qu'elle est bien écrite, qu'elle est d'un auteur très-connu, ou d'un anonyme.

Copie, (compter sa) ; c'est combiner combien un manuscrit pourra faire de feuilles d'impression d'un caractère désigné.

Copies de chapelle, c'est un nombre d'exemplaires que les ouvriers de l'imprimerie retiennent sur les ouvrages auxquels ils travaillent. Cet usage abusif n'est fondé sur aucune loi.