adj. (Grammaire) il se dit au simple, de tout ce qui a très-peu d'épaisseur relativement à sa longueur, un fil délié, un trait délié, etc. et au figuré, d'un esprit propre aux affaires épineuses, fertîle en expédiens, insinuant, fin, souple, caché, qualités qui lui sont communes avec l'esprit fourbe et méchant : cependant on peut être délié sans être ni méchant ni fourbe. Un discours délié, est celui dont on ne démêle pas du premier coup d'oeil l'artifice et la fin. Il ne faut pas confondre le délié avec le délicat. Les gens délicats sont assez souvent déliés ; mais les gens déliés sont rarement délicats. Répandez sur un discours délié la nuance du sentiment, et vous le rendrez délicat. Supposez à celui qui tient un discours délicat, quelque vue intéressée et secrète, et vous en ferez à l'instant un homme délié. Quoi qu'il en soit de toutes ces distinctions, il serait à souhaiter que quelqu'un à qui la langue fût bien connue, et qui eut beaucoup de finesse dans l'esprit, s'occupât à définir toutes ces sortes d'expressions, et à marquer avec exactitude les nuances imperceptibles qui les distinguent. Tel sait développer toutes les règles de la syntaxe, qui ne ferait pas une ligne de cette grammaire. Outre une grande habitude de penser et d'écrire, elle exige encore de la délicatesse et du gout. On sent à chaque instant des choses pour lesquelles on manque de termes, et l'on est forcé de se jeter dans les exemples.

DELIE, adj. pris subst. (Ecriture) il se prend dans cet art par opposition à plein. On dit les déliés et les pleins de l'écriture : les déliés sont les parties fines et menues des lettres ; les pleins sont les parties grosses et fortes. Les déliés se tracent communément par l'action d'un des becs de la plume, et les pleins par l'action des deux.