adj. (Grammaire) épithète qui marque une confiance de l'âme, qui nous présente comme faciles des entreprises qui étonnent les hommes ordinaires et les arrêtent. La différence de la témérité et de la hardiesse consiste dans le rapport qu'il y a entre la difficulté de la chose et les ressources de celui qui la tente. D'où il s'ensuit que tel homme ne se montre que hardi dans une conjoncture où un autre mériterait le nom de téméraire. Mais on ne juge malheureusement et de la tentative et de l'homme que par l'évenement ; et souvent l'on blâme où il faudrait louer, et on loue où il faudrait blâmer. Combien d'entreprises dont le bon ou le mauvais succès n'a dépendu que d'une circonstance qu'il était impossible de prévoir ! Voyez l'article HARDIESSE.

Le mot hardi a un grand nombre d'acceptions différentes tant au simple qu'au figuré : on dit un discours hardi, une action hardie, un bâtiment hardi. Un bâtiment est hardi, lorsque la délicatesse et la solidité de sa construction ne nous parait pas proportionnée à sa hauteur et à son étendue : un dessinateur, un peintre, un artiste est hardi, lorsqu'il n'a pas redouté les difficultés de son art, et qu'il parait les avoir surmontées sans effort.

HARDI, s. m. (Monnaie) On donna d'abord ce nom en Guienne à une monnaie des princes anglais derniers ducs d'Aquittaine, et prédécesseurs de Charles de France, qui y étaient représentés tenant une épée nue. Ce nom qui se communiqua depuis aux petites espèces de cuivre et de billon, a peut-être formé celui de liard dont nous nous servons, comme qui dirait li-hardi. Quoi qu'il en sait, le liard de Louis XI. n'était qu'une petite monnaie de billon : elle valait trois deniers, et par conséquent faisait la quatrième partie d'un sou ; mais à l'exception de la Guienne qui lui donna le nom de hardi, toutes les autres provinces en-deçà de la Loire lui conservèrent celui de liard, qui lui demeura. Voyez LIARD. (D.J.)