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Catégorie parente: Logique
Catégorie : Grammaire
v. act. (Grammaire) c'est ôter à une chose, ou de sa longueur, ou de sa largeur, ou de son poids. On rogne les monnaies ; on rogne des manches trop longues ; on rogne un bâton, une canne ; on rogne une branche d'arbre, la vigne. Il se prend au figuré, comme dans cette façon de parler proverbiale : taillez, rognez, comme il vous plaira, je ne m'en mêle pas.

ROGNER la chandelle, c'est, lorsque la chandelle est finie, poser le bout d'en-bas sur une plaque de cuivre qui est faite en forme d'auge, et est un peu en pente, sous laquelle il y a du feu, pour faire fondre le suif qui est de trop. Voyez les Pl.

ROGNER, (Jardinage) il faut modérément rogner les racines des arbres, seulement les rafraichir.

ROGNER les livres, les Relieurs appellent rogner les livres, ôter la superficie des marges qui est toujours brute et inégale. On rogne les livres à trois fois et de trois côtés, à commencer par le haut du volume qu'on appelle la tête ; avant de rogner cette partie, il faut coucher la presse à rogner sur le porte-presse. Voyez PRESSE à rogner et PORTE-PRESSE. Puis on a soin de rabaisser les deux côtés du carton pour en rogner les extrémités avec la marge ; puis mettant deux bandes d'un carton fort à côté du volume dont celle à gauche excède le bord, et celle à droite est juste à l'endroit où l'on veut rogner, on coule ce livre et les cartons entre les deux pièces de la presse à rogner que l'on serre avec les deux vis également ; ensuite on passe le fust dans la rainure de la tringle qui est sur la pièce de derrière de la presse à rogner, et en le conduisant du long de la presse, on coupe avec le couteau, en serrant toujours la vis du fust, à fur et mesure qu'il avance, jusqu'à ce qu'il soit parvenu au carton élevé qui est contre la pièce de derrière. Cela fait, on frotte avec les rognures la tranche qu'on vient de rogner, pour en ôter ce qui aurait pu y rester ; puis on sort le livre de la presse avec les deux bandes de carton, et prenant un compas, on mesure sur une page du livre l'endroit où l'on doit rogner le bas que l'on marque sur le carton avec la pointe du compas, en laissant une hauteur pour les chasses du carton ; cela fait, on prend le volume du côté où il doit être rogné, et abaissant les deux côtés du carton suffisamment pour les chasses, on met les deux bandes de carton, comme pour la première opération, en observant que la bande à droite soit bien juste aux trous du carton ; puis on serre la presse, et l'on rogne la tranche d'en-bas, avec le même soin qu'on a eu pour la tranche du haut. Il faut bien observer que l'on donne aux deux côtés du carton la même hauteur, sans quoi une des chasses se trouvant plus haute que l'autre, cela ferait un effet très-désagréable. En troisième lieu, on rogne le livre sur le devant ; ce qui s'appelle faire la gouttière. On mesure l'endroit où l'on doit rogner, avec la même exactitude que le bas, et on la marque avec la pointe du compas ; puis au lieu des bandes de carton, on prend deux petites planches de bois d'hêtre, l'une plus large qu'on met derrière le livre, en laissant tomber le carton qui ne se rogne pas à ce moment, l'autre plus étroite qu'on met sur le devant du livre, juste aux trous qu'on a faits avec le compas. Ensuite de cela, l'ouvrier tenant ces deux planches fermes dans sa main, fait baisser adroitement les deux côtés du livre, et élever le milieu, en sorte que mettant le livre dans la presse comme auparavant, et ayant rogné, il trouve sa gouttière toute faite, en retirant son livre, où il ne reste plus que les cartons du devant à couper. Outre le compas, l'ouvrier doit avoir toujours près de sa presse qui est sur le porte-presse, une pierre à éguiser son couteau et une cheville de fer pour serrer et desserrer les vis de sa presse. Voyez FUST, PRESSE A ROGNER, COMPAS, TRANCHES. Voyez Pl. I. de la Relieure, fig. C.




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