S. m. (Grammaire) petit sac. Voyez l'article SAC, et les articles suivants. Un sachet odorant.

SACHET, terme de Chirurgie concernant la matière médicale externe, c'est une composition de médicaments secs et pulvérisés mis en un petit sac. Les sachets doivent avoir la figure des parties sur lesquelles on les applique. Ceux qu'on destine à couvrir la tête sont fait en manière de bonnet ou de coèffe. Ils sont triangulaires pour couvrir l'oeil. Les anciens donnaient la figure d'une cornemuse aux sachets qu'ils appliquaient sur la région de l'estomac : ils faisaient oblongs, en forme de langue de bœuf, ceux qu'ils destinaient pour la rate, etc. La matière des sachets est fournie par des feuilles, des fleurs, des fruits de différentes plantes. Les auteurs en donnent plusieurs formules. On a décrit, dans ce Dictionnaire, au mot CUCUPHE, la composition des bonnets piqués aromatiques pour fortifier la tête. Ambraise Paré en fournit une autre contre les affections froides du cerveau. Prenez du son, une poignée ; du millet, une once ; du sel, deux gros ; roses rouges, fleurs de romarin, de stoechas, de cloux de girofles, de chacun deux gros ; feuilles de betoine et de sauge, de chacune demi-poignée : on coud toutes ces drogues en poudre dans une coèffe, qu'on fait chauffer à la fumée de la poudre d'encens et de sandarac, jetée sur des charbons ardents. On applique sur les yeux des sachets discussifs et résolutifs, composés avec les poudres de fleurs de melilot, de camomille, de sureau, les sommités de romarin, les fleurs de stoechas, etc. auxquelles on ajoute de la poudre de café brulé.

Pour discuter et dissiper des ventosités, on ajoute aux plantes ci-dessus spécifiées, les poudres de semences d'anis, de fenouil, etc. Pour soutenir les poudres et empêcher qu'elles ne se jettent de côté et d'autre, on les met sur du coton, et l'on pique la toîle qui fait le sachet. On arrose quelquefois les sachets avec du vin chaud, ou des eaux distillées ; quelquefois on les expose à la vapeur de quelques parfums, à l'humidité vaporeuse de quelque eau distillée jetée sur une pelle rougie au feu, etc. Voyez FUMIGATION. Les plantes émollientes bouillies dans de l'eau s'appliquent aussi entre deux linges, sous la dénomination de sachets ; mais ce sont plutôt des cataplasmes, que pour plus grande propreté on ne fait pas toucher immédiatement à la peau.

Il y a à Paris un empirique qui vend un sachet dit anti-apoplectique, que l'on porte au cou avec un ruban, qui laisse pendre ledit sachet, grand comme l'extrémité du pouce, sur la région inférieure du sternum. Quoi qu'on ait dit, à l'article AMULETE, de la vertu de ces sortes de parfums, il est difficîle que la raison se prête à croire que les causes de l'apoplexie ne peuvent prévaloir contre l'efficacité du sachet. Quelques personnes n'en blâment pas l'usage, parce qu'il est certain, dit - on, qu'il ne fait aucun mal ; mais n'en est - ce pas un très - grand que de mettre toute sa confiance à une pratique inutîle qui empêche de se précautionner d'ailleurs par le régime, et des attentions sévères contre l'atteinte d'un accident aussi formidable que l'apoplexie ? Populus vult decipi, decipiatur. (Y)

SACHETS de mitraille, (Artillerie) ce sont de petits sacs de toîle qu'on remplit de mitrailles, soit pour armer des canons, soit pour armer des pierriers.