v. act. (Grammaire) honorer quelqu'un par quelques démonstrations extérieures convenues entre les peuples ; chaque peuple a son salut : d'un magistrat ignorant, c'est la robe qu'on salue : on salue Dieu, la Vierge, les saints par des prières et des génuflexions ; les François se saluent en se découvrant la tête, et en s'inclinant ; ou quand ils ont la tête découverte, en s'inclinant seulement ; les Orientaux en posant la main sur la poitrine et s'inclinant aussi ; on Ve saluer un gouverneur, un seigneur ; on a salué le roi, les enfants de France, les ministres ; nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas.

SALUER, (Critique sacrée) nos traductions rendent le mot grec du nouveau Testament , par saluer ; c'est employer un terme trop faible ; on croirait qu'il ne s'agit que d'un coup de chapeau ; au lieu que l'expression grecque signifie aimer, estimer, honorer. Ainsi saluer extérieurement, c'est marquer de l'estime, de la considération, du respect ; intérieurement, c'est en avoir. Grotius. Beausobre. (D.J.)

SALUER, (Art militaire) voyez SALUT et SALVE.

SALUER, (Marine) c'est faire hommage, ou rendre honneur à un vaisseau. Voyez SALUT.

Saluer à boulet ; c'est tirer le canon avec un boulet ; cela ne se pratique que pour les rais. Voyez SALUT, article 11.

Saluer de la mousqueterie, c'est tirer une ou trois salves de mousqueterie : ces salves n'ont lieu qu'à l'occasion de quelques fêtes, et elles précèdent le salut du canon.

Saluer de la voix. C'est crier une ou trois fois : Vive le roi ; ce que fait tout l'équipage tête nue. On salue ainsi, après avoir salué du canon, ou lorsqu'on ne peut, ou qu'on ne veut pas tirer du canon. Voyez SALUT, art. 7.

Saluer des voiles. C'est amener les huniers à un mât ou sur le ton. Voyez SALUT, art. 7.

Saluer du canon. C'est tirer un nombre de coups de canon ; trois, cinq, sept, neuf, etc. à boulet ou sans boulet, selon que l'on veut rendre plus ou moins d'honneur à ceux qu'on salue. Les vaisseaux de guerre saluent par nombre impair, et les galeres par nombre pair. C'est ici le salut ordinaire ; et j'ajoute à cause de cela, que le vaisseau qui est sous le vent d'un autre, doit saluer le premier.

Saluer du pavillon. C'est embrasser le pavillon, et le tenir contre son bâton, en sorte qu'il ne puisse voltiger ; ou l'amener et le cacher ; cette manière de saluer est la plus humble de toutes.