S. m. (Grammaire) Si vous joignez la dureté et la fierté à la gravité et à la sottise, vous aurez la morgue. Elle est de tous les états ; mais on en accuse particulièrement la robe, et la raison en est simple. Il y a dans la robe, tout autant de gens sots et fiers que dans l'église et le militaire, ni plus ni moins ; mais la gravité est particulièrement attachée à la magistrature ; dépositaire des lois qu'elle fait parler ou taire à son gré, c'est une tentation bien naturelle que d'en promener par-tout avec soi la menace. Les gens de lettres ont aussi leur morgue, mais elle ne se montrera dans aucun plus fortement que dans le poète satyrique.

MORGUE ; (Histoire moderne) c'est dans les prisons, l'intervalle du second guichet au troisième. On donne le même nom à un endroit du châtelet, où l'on expose à la vue du public les corps morts dont la justice se saisit : ils y restent plusieurs jours afin de donner aux passants le temps de les reconnaître.