S. f. (Grammaire) se dit en général de toute portion de métal, plate, longue, étroite et mince. Voyez aux articles suivants différentes acceptions de ce mot.

LAMES inférieures du nez, (Anatomie) c'est la même chose que ce qu'on nomme les cornets inférieurs du nez.

Presque tous les anatomistes font des lames inférieures du nez, deux os spongieux particuliers de la tête, roulés en manière de coquille, un dans chaque narine, et formant dans quelques sujets par un jeu de la nature, une continuité avec l'os ethmoïde ; mais ce n'est point par un jeu de la nature que les cornets inférieurs du nez forment une continuité avec l'os ethmoïde, c'est qu'ils en sont réellement une portion, et que par conséquent on peut les retrancher du nombre des os, qu'on compte ordinairement dans la tête.

Comme les lames osseuses qui font leur union avec l'os ethmoïde, ou avec l'os unguis, ou avec l'os maxillaire, sont très-minces et très-fragiles, on les casse presque toujours, et d'autant plus facilement qu'ils sont retenus avec l'os maxillaire par leur apophyse en forme d'oreille, qui est engagée dans le sinus maxillaire.

Les cornets inférieurs se soudent avec l'os du palais, et ensuite avec l'os maxillaire ; mais cette union ne les doit pas faire regarder comme faisant partie de l'un ou de l'autre de ces os : presque tous les os qui se touchent, s'unissent et se soudent ensemble avec l'âge, les uns plutôt, les autres plus tard. Une pièce osseuse peut être regardée comme un os particulier, lorsque dans l'âge où les os sont bien formés, on ne trouve point entr'elles et les pièces voisines une continuité non interrompue d'ossification.

Pour avoir un os ethmoïde auquel les cornets inférieurs restent attachés, il n'y a qu'à choisir une tête où ces cornets ne soient point encore soudés avec les os du palais et les os maxillaires ; on ouvrira le sinus maxillaire par sa partie externe, et on détruira le bord de l'os maxillaire, sur lequel l'oreille du cornet inférieur est appliquée ; pour ne point en même temps détacher le cornet de l'os ethmoïde, il faut un peu d'adresse et de patience, et avec cela ne réussira-t-on pas toujours.

L'oreille du cornet étant ainsi dégagée, on ôte l'os maxillaire qui suit ordinairement l'os du palais et le cornet reste attaché à l'os ethmoïde.

Au reste, il n'est pas besoin de cette préparation si l'on veut seulement s'assurer de la continuité des lames spongieuses inférieures avec l'os ethmoïde ; il ne faut que consulter des têtes où il n'y a rien de détruit, on verra presque toujours que du bord supérieur de chaque cornet inférieur, s'élève une lame qui Ve s'attacher à l'os ethmoïde ; et lorsque les cornets inférieurs sont séparés de l'os ethmoïde, on aperçoit sur leur bord supérieur, de petites éminences osseuses qui ne paraissent être que les restes de la lame rompue. (D.J.)

LAME D'EAU, (Hydraulique) est, à proprement parler, un jet aplati, tel qu'en vomissent les animaux qui accompagnent les fontaines. Ces jets aplatis sont de vrais parallélogrammes. Voyez JET-D'EAU. (K)

LAME, (Marine) Ce sont les flots ou vagues que la mer pousse les uns contre les autres ; il y a des côtes le long desquelles la mer forme des lames si grosses, qu'il est très-difficîle d'y pouvoir débarquer sans courir le risque de voir les chaloupes renversées ou remplies par ces lames. On dit la lame vient de l'avant ou de l'arrière, c'est-à-dire, que le vent pousse la vague contre l'avant ou contre l'arrière du vaisseau. La lame vient du large, la lame prend par le travers, c'est-à-dire que les vagues ou les flots donnent contre le côté du vaisseau.

La lame est courte, se dit lorsque les vagues de la mer se suivent de près les unes des autres.

La lame est longue lorsque les vagues se suivent de loin et lentement.

LAME à deux tranchans, (Ardaiserie) le corps du marteau dont les couvreurs se servent pour couper l'ardoise.

LAME, (Boutonnier) c'est de l'or ou de l'argent, trait fin ou faux, qu'on a battu et aplati entre deux rouleaux d'acier poli, pour le mettre en état d'être facilement tortillé ou filé sur un brin de soie ou de fil.

Quoique l'or et l'argent en lame soit presque toujours destiné à être filé sur la soie ou le fil, on ne laisse pas que d'en employer sans être filé dans la fabrique de quelques étoffes et rubans, et même dans les broderies, dentelles, galons et autres ouvrages semblables pour les rendre plus riches et plus brillans.

LAMES, (Soieries) partie du battant. Ce sont, dans le métier à fabriquer des étoffes, des planches de noyer de cinq à six pouces de large, d'un pouce d'épaisseur, pour soutenir et porter le dessus du battant au moyen d'une mortaise juste et bien chevillée, pratiquée de chaque côté. Le dessus du battant ou la poignée a également une mortaise de chaque côté, dans laquelle elle entre librement pour laisser la facilité de la lever et baisser, quand on veut sortir le peigne. Voyez BATTANT. Il y a aussi une partie qu'on appelle porte-lame. Voyez METIER EN SOIE, à l'article SOIERIE.

LAME, (Fourbisseur) on appelle ainsi la partie des épées, des poignards, des bayonnettes et autres armes offensives, qui perce et qui tranche. On dit aussi la lame d'un couteau, la lame d'un rasoir, pour exprimer la partie de ces ustensiles de ménage qui coupe ou qui rase. Toutes ces sortes de lames sont d'acier très-fin, ou du moins d'acier moyen. Les lames des armes se font par les fourbisseurs, et celles des couteaux par les couteliers. Voyez FOURBISSEUR et COUTELIER.

La bonne qualité d'une lame d'épée est d'être bien pliante et bien évidée : on en fait à arrête, à dos et à demi-dos.

Les lames de damas et d'Angleterre sont les plus estimées pour les étrangers, et celles de Vienne en Dauphiné pour celles qu'on fabrique en France.

Voyez les différentes sortes de lames et leur profil, au bas de la planche du Fourbisseur au moulin.

LAMES, CONTRE-LAMES, terme de manufacture, ce sont, dans les métiers des faiseurs de gaze, trois tringles de bois qui servent à tirer ou baisser les lisses, c'est pourquoi on les appelle aussi tirelisses. Voyez GAZE.

LAME signifie en général parmi les Horlogers une petite bande de métal, un peu longue et fort mince ; mais elle s'entend particulièrement de la bande d'acier trempé mince et fort longue, dont est formé le grand ressort d'une montre ou d'une pendule. Cependant lorsque ce ressort est dans le barillet, ils regardent alors chacun de ses tours comme autant de lames. C'est en ce sens qu'ils disent que les lames d'un ressort ne doivent point se frotter, lorsqu'il se débande. Voyez RESSORT.

LAME, en terme de Lapidaire, n'est autre chose qu'une lame de couteau, dont l'ébaucheur se sert pour hacher sa roue.

LAMES, (à la monnaie) ce sont des bandes minces de métal, soit d'or, d'argent ou de billon, formées et jetées en moule d'une épaisseur conséquente à l'espèce de monnaie que l'on veut fabriquer.

Les lames, avant de passer au coupoir, sont ébarbées, dégrossies, recuites et laminées.

LAMES les, (Rubanier) ce sont de petites barres de bois que les marches font baisser par le moyen de leurs lacs ; elles sont plates et enfilées par leur tête dans deux broches ou boulons de fer qui traversent leur châssis, qui est lui-même couché et arrêté sur les traverses du métier ; leur usage est de faire hausser la haute-lisse, au moyen de leurs tirants qui redescendent ensuite par le poids de la platine, lorsque l'ouvrier quitte la marche qu'il enfonçait ; il y en a autant que de marches. Voyez MARCHES.

LAME PERCEE, (Rubanier) est une barre étroite et mince comme une lame, voyez LAMES, attachée par les deux bouts dessus ou dessous les deux barres de long du métier à frange ; cette lame fixe est percée de plusieurs trous, pour donner passage aux tirants des lisettes ; ces tirants, au nombre de deux (puisqu'il n'y a que deux lisettes), ont chacun un nœud juste à l'endroit où ils doivent s'arrêter dessus la lame percée ; ces nœuds n'empêchent pas que ces tirants ne puissent baisser, lorsqu'ils sont tirés par les marches, mais bien de remonter au-delà d'eux, sans quoi le bandage de derrière et qui les fait mouvoir, entraînerait tout à lui.

LAME, (Tapisserie) c'est cette partie du métier de basselissier, qui est composée de plusieurs petites ficelles attachées par haut et par bas à de longues tringles de bois, appelées liais. Chacune de ces ficelles, que l'on nomme lisse, a sa petite boucle dans le milieu faite de la même ficelle, ou son petit anneau de fer, de corne, d'os, de verre ou d'émail, à travers desquels sont passés les fils de la chaîne de la pièce que l'on veut fabriquer.

LAME, (Tireur d'or) les Tireurs d'or appellent ainsi de l'or ou de l'argent trait fin ou faux, qu'on a battu ou écaché entre deux petits rouleaux d'acier poli, pour le mettre en état de pouvoir être facilement tortillé ou filé sur de la soie ou du fil de chanvre ou de lin.

Quoique l'or et l'argent en lame soient presque toujours destinés à être filés sur la soie ou sur le fil, on ne laisse pas cependant d'en faire entrer de non-filé dans la composition de quelques étoffes, même de certaines broderies, dentelles et autres semblables ouvrages, pour les rendre plus brillantes et plus riches. Voyez OR.

LAME, chez les Tisserands et autres ouvriers qui travaillent avec la navette, signifie la partie de leur métier, qui est faite de plusieurs petites ficelles attachées par les deux bouts à de longues tringles de bois, appelées liais.

Chacune de ces ficelles, appelées lisses, a dans son milieu une petite boucle de la même corde, ou un petit anneau de fer, d'os &c, à-travers desquels sont passés les fils de la chaîne de la toîle que l'on veut travailler.

Les lames, qui sont suspendues en l'air par des cordes passées dans des poulies au haut du métier des deux côtés, servent par le moyen des marches qui sont en bas, à faire hausser et baisser alternativement les fils de la chaîne, entre lesquels on glisse la navette, pour porter successivement le fil de la trame d'un côté à l'autre du métier.

LAMES, au jeu de trictrac, certaines marques longues terminées en pointes, et tracées au fond du trictrac. Il y en a vingt-quatre : elles sont blanches et vertes, ou d'autres couleurs opposées ; c'est sur ces lames qu'on fait les cases. On les appelle encore flèches ou languettes. Voyez l'art. TRICTRAC.