METTRE à L'ECART, ELOIGNER, synon. (Grammaire) Ces trois verbes ont rapport à l'action par laquelle on cherche à faire disparaitre quelque chose de sa vue, ou à en détourner son attention. Eloigner est plus fort qu'écarter, et écarter que mettre à l'écart. Un prince doit éloigner de soi les traitres, et en écarter les flatteurs. On écarte ce dont on veut se débarrasser pour toujours. On met à l'écart ce qu'on veut ou qu'on peut reprendre ensuite. Un juge doit écarter toute prévention, et mettre tout sentiment personnel à l'écart. (O)

ECARTER, (s') Docimas. se dit du bouton de fin, qui étant exposé à l'air aussi-tôt que l'essai est passé, petille et lance au loin de petits grains d'argent. C'est ce qui dans les monnaies se nomme vessir. Quand on a laissé figer le culot jusqu'à un certain point, alors il ne se vessit plus, il se raméfie. Voyez RAMEFIER. Un très-petit regule d'argent, comme d'un trente-deuxième de grain, ne s'écarte point, mais il se boursouffle, et il garde ordinairement la même figure qu'auparavant. Voyez ESSAI. Article de M. DE VILLIERS.

* ECARTER, ELOIGNER, SEPARER, (Arts mécaniques) On éloigne sans effort un objet d'un autre. Ecarter semble supposer quelque lien qui donne de la peine à rompre. Eloigner marque une distance plus considérable qu'écarter. On sépare les choses mêlées ou du moins unies, et l'on n'a aucun égard à la distance. Les choses peuvent être séparées et contiguès.

ECARTER, terme de Brasserie ; il se dit lorsque le cordon qui est formé sur le levain autour du douvin, couvre toute la superficie de la cuve, et ne laisse aucune clairière ni miroir.

ECARTER, Ve act. à l'Hombre, au Piquet et autres Jeux ; c'est séparer de son jeu les cartes qu'on juge mauvaises : il y a de l'habileté à bien écarter. Voyez ECART.