S. m. (Grammaire) occupation journalière à laquelle l'homme est condamné par son besoin, et à laquelle il doit en même temps sa santé, sa subsistance, sa sérénité, son bon sens et sa vertu peut-être. La Mythologie qui le considérait comme un mal, l'a fait naître de l'Erebe et de la Nuit.

TRAVAIL, (Critique sacrée) ce mot dans l'Ecriture se prend pour la fatigue du corps, Job. Ve 7. pour celle de l'esprit, Psaumes xxjv. 18. pour les fruits du travail, Deut. xxviij. 33. et finalement par une figure de Rhétorique, pour l'injustice, sous la langue du méchant, est le travail de l'iniquitté, Psaumes Xe 7. (D.J.)

TRAVAIL, s. m. (Art militaire) est le remuement des terres, le transport et l'arrangement des gabions, des sacs à terre, des briques, des fascines, et de tout ce que l'on fait pour se loger et se couvrir. Ainsi les travailleurs sont des pionniers, et le plus souvent des soldats commandés pour remuer les terres, ou s'occuper à quelqu'autres travaux. Dict. militaire.

TRAVAIL, (Maréchalerie) cheval de travail ou de fatigue, opposé au simple cheval de parade ou de cérémonie.

Les maréchaux donnent aussi ce nom de travail à un bâtis, ou assemblage de charpente composé de quatre piliers carrés A, A, A, A, de sept à huit pieds de haut hors de terre, de quatre pieds ou environ de fondation, et de neuf pouces d'équarrissage B, B, B, B. Les deux bouts sont formés par la distance de ces quatre piliers, où ils sont deux à chaque bout qui ne doivent être éloignés l'un de l'autre que de deux pieds, ayant une traverse en-haut, une autre à rase terre, et la troisième au bout de leurs extrémités qui est en terre. Chaque couple de piliers ainsi assemblés, et éloignés l'un de l'autre de quatre pieds quatre pouces, et assemblés de chaque côté par trois traverses C C, D D, E E, qui prennent aux mêmes hauteurs que les six premières, ce qui compose un bâtiment de bois à jour, formant un carré long ; à chacun de ces piliers carrés on fait plusieurs mortaises pour y ajouter les pièces nécessaires.

Premièrement à cinq pieds et demi de terre, on ajoute par ce côté une traverse carrée F F, ayant demi-pié d'équarrissage, à laquelle on cloue et attache en-dedans cinq crochets de fer à égale distance, et ayant la tête en-bas ; vis-à-vis et de l'autre côté, on met à égale hauteur un rouleau, ou une traverse ronde G, garnie de cinq autres crochets ou crampons ; ses deux bouts plus épais H H, sont équarris et ferrés au-delà, près des piliers des deux crics à dents L, dans lesquels s'engrene à chacun un morceau de fer qui les arrête ; on perce chaque bout de deux trous de tarière, un à chaque face du carré qui perce tout au-travers.

A quatre pieds de terre, on fait une mortaise dans le pilier à moitié d'épaisseur, et à un pied de terre, une autre pareille pour y faire entrer deux traverses, ou barres mobiles M M, qui forment le travail des deux côtés, dont un bout entre dans la mortaise d'en-bas d'un pilier, et l'autre dans la mortaise d'enhaut de l'autre pilier, où elle est retenue par un morceau de fer attaché au-dessus N N, qu'on range pour la faire entrer, et qu'on laisse retomber pour l'empêcher d'en sortir.

Quatre autres barres mobiles O O, deux à chaque bout, forment les deux bouts du travail ; celles-la se coulent dans des mortaises qui percent les piliers d'outre-en-outre ; la plus haute se fait à trois pieds ou trois pieds deux pouces de terre, et celle d'au-dessous à deux pieds deux pouces de terre.

On cloue à chaque pilier deux gros anneaux de fer P P, à rase-terre, dont l'un regarde le côté du travail, et l'autre le bout en-dedans.

A deux pieds de terre on fait une petite mortaise destinée à recevoir le bout d'une double potence de fer Q Q, qui a environ quinze pouces de long hors du pilier ; elle fait un petit coude à deux pouces près du pilier, qui la rejette en-dehors ; et sa tête qui a six pouces de longueur, finit par deux boulons.

A deux pieds et demi de terre sont percées deux autres mortaises tranchantes, faites pour y fourrer deux barres de fer rondes R R, d'un pied de long, et terminées par un carré de fer, dans lequel sont deux trous de même figure, destinés à recevoir une barre de fer ronde S S, qu'on fait entrer de l'une à l'autre. Chaque traverse du haut des bouts du travail, est garnie d'un anneau T, qui pend, ou d'un rouleau V, soutenu par deux branches, qui tourne sur lui-même : du côté de la traverse ronde G, à chaque pilier, est une barre de fer ronde X X, qui pend à une chaîne, et qu'on arrête en la passant dans un anneau qui l'empêche de vaciller : on met aussi de petits anneaux de fer pour passer les longes du licou du cheval ou de la cavessine de main, ou-bien on les arrête avec des crochets Y Y, qui pendent entre les deux barres des bouts. On garnit le dedans des quatre piliers des bouts du travail de cuir rembourré et cloué Z Z Z Z : on couvre tout le travail d'un toit qui y tient, ou d'un appenti attaché à la muraille voisine, s'il est auprès d'une muraille, ou qu'il ne soit pas isolé.

Comme tous les quatre piliers sont percés des mêmes mortaises, il n'y a moyennant cela ni devant ni derrière ; c'est-à-dire que la tête du cheval peut être à un bout ou à l'autre indifféremment, parce que toutes les traverses mobiles, les barres, etc. s'ajustent d'un côté comme de l'autre.

On fait les fondements de quatre pieds de profondeur pour rendre le travail capable de résister aux efforts du cheval ; on doit murer tout le dedans avec chaux et ciment, le paver à rase-terre, et à un pied et demi tout-autour.

Les traverses d'en-haut servent à l'assemblage.

Les anneaux ou rouleaux qui sont aux bouts, servent à lever la tête du cheval lorsqu'on veut lui donner des breuvages ou des pilules.

Les crochets de fer qui sont aux traverses immobiles des côtés, servent à soutenir et à élever la souspente, et les barres rondes attachées à des chaînes de fer, sont faites pour tourner la traverse ronde, en les mettant successivement dans les trous de tarière qui sont aux bouts.

Les traverses ou barres de bois qui vont en biais des deux côtés, sont faites pour empêcher le cheval de se jeter de côté.

Les traverses ou barres de bois mobiles qui sont deux devant et deux derrière, empêchent le cheval de sortir du travail en avançant ou en reculant.

La double potence de fer est destinée à tenir, lever et attacher le pied de devant pour y travailler.

Les barres et la traverse de fer sont faites pour tenir et arrêter le pied de derrière.

Les anneaux du bas des piliers doivent servir à tenir en respect (par le moyen des cordes qui entourent le pâturon et qui passent au-travers desdits anneaux), les pieds aux quels on ne travaille pas.

Les rembourrures des piliers empêchent que le cheval ne se blesse la tête contre les piliers. L'inspection de la figure mettra le lecteur au fait de ce qu'on vient de dire.

TRAVAIL A MOUILLER, terme de Mégissier, qui se dit des peaux de mouton qu'on façonne sur la herse en les mouillant avec de l'eau quand on veut en faire du parchemin. Voyez PARCHEMIN.

TRAVAIL, en Peinture, on dit voila un beau travail, pour exprimer une belle exécution ; en ce cas ce terme est synonyme avec celui de manœuvre. Voyez MANOEUVRE.

TRAVAIL, on dit en Fauconnerie, oiseau de grand travail, c'est celui qui est fort dans son vol, et ne se rebute point.

TRAVAIL, gens de, (Commerce) qu'on nomme aussi hommes de peine, et manouvriers ; ce sont ceux qui par leur profession sont destinés à des ouvrages laborieux, à porter de pesans fardeaux, ou à quelqu'autre exercice violent. Voyez CROCHETEUR, FORT, GAGNE DENIER. Diction. de Commerce.