S. f. (Grammaire) l'air que l'on expire par la bouche ; ce mot a un grand nombre d'acceptions différentes, tant simples que figurées.

HALEINE, (Manège et Maréchalerie) La force ou la durée de l'haleine dépend de la conformation du thorax, du volume des poumons, et de leur dilatabilité.

Des chevaux plats, c'est-à-dire des chevaux dont les côtes sont serrées, ont rarement beaucoup d'haleine ; des chevaux poussifs, soit à raison de la viscosité des humeurs qui remplissent en eux les tuyaux bronchiques, soit à raison du desséchement de ces canaux aériens et des vésicules pulmonaires, ont l'haleine courte et toujours laborieuse. Voyez POUSSE. Des chevaux dont la glotte, la trachée-artère, les naseaux, etc. pechent par trop d'étroitesse, sont communément gros d'haleine. Voyez GROS D'HALEINE.

L'accélération de la circulation, la surabondance du sang dans les poumons, l'irritation des nerfs de ce viscère et des nerfs moteurs des muscles du thorax, la tension de tous les organes qui concourent à la respiration, la violence des mouvements du cœur sont-elles portées à un tel point que l'animal par ses inspirations et ses expirations fréquentes et redoublées ne peut vaincre les obstacles qui s'opposent en lui à l'introduction de l'air, il est incontestablement hors d'haleine.

Travailler un cheval modérément, et augmenter insensiblement et chaque jour son exercice, c'est lui procurer les moyens de fournir sans peine aux airs qui exigent les plus grands efforts de sa part, ou de résister à de longues et vives courses, en habituant par degrés toutes ses parties aux mouvements auxquels elles sont naturellement disposées, et en sollicitant les vaisseaux, tant aériens que sanguins de ses poumons, à des dilatations dont ils sont susceptibles, et qui deviennent toujours plus aisées et moins pénibles : c'est ainsi que l'on met l'animal en haleine.

On donne, on fait reprendre haleine au cheval, si l'on ralentit ou si l'on suspend son action ; on le tient en haleine, si on l'exerce constamment. Les raisons du recouvrement de la liberté de sa respiration, dans le premier cas, et de la facilité de son haleine, dans le second, se présentent d'abord à quiconque réfléchit sur les causes qui peuvent troubler et déranger cette fonction, et ce mouvement alternatif sans lequel l'animal ne saurait subsister.