v. act. (Grammaire) c'est donner, mais dans une quantité relative à quelque emploi de la chose donnée ; par ex. il m'a fourni de l'argent pour mon voyage. Il est quelquefois un synonyme d'achever, mais avec l'idée accessoire de perfection ; il a fourni sa carrière. Il s'emploie d'une façon neutre, quand on dit ce marchand, cette boutique, ce magasin sont bien fournis ; alors il a l'acception générale de contenir, et les acceptions particulières de contenir abondance de chaque chose et variété de plusieurs. Fournir se prend en plusieurs autres sens, comme en Escrime, où l'on dit fournir une botte : en Morale ou Logique, avoir une mémoire qui fournit à tout : en Jurisprudence, fournir d'exceptions : en Manège, fournir son air. Voyez les articles suivants.

FOURNIR, (Jurisprudence) signifie quelquefois donner, signifier, comme fournir des exceptions, défenses, griefs, et autres écritures.

Fournir et faire valoir, c'est se rendre garant d'une rente ou créance, au cas que le débiteur devienne dans la suite insolvable.

Cette clause se met quelquefois dans les ventes et transports de dettes ou de rentes constituées.

Son effet est plus étendu que la simple clause de garantie, en ce que la garantie s'entend seulement, que la chose était dû. au temps du transport, et que le débiteur était alors solvable ; au lieu que la clause de fournir et faire valoir a pour objet de garantir de l'insolvabilité qui peut survenir dans la suite.

Le cédant qui a promis fournir et faire valoir, n'est tenu de payer qu'après discussion de celui sur qui il a cédé la rente.

On ajoute quelquefois à l'obligation de fournir et faire valoir, celle de payer soi-même après un commandement fait au débiteur, auquel cas le cessionnaire n'est pas tenu de faire d'autre discussion du débiteur pour recourir contre son cédant.

Dans les baux à rente, le preneur s'oblige quelquefois de fournir et faire valoir la rente ; l'effet de cette clause en ce cas, est que le preneur ni ses héritiers ne peuvent pas déguerpir l'héritage pour se décharger de la rente.

L'obligation de fournir et faire valoir n'est jamais sousentendue, et n'a lieu que quand elle est exprimée. Voyez Loyseau, traité de la garantie des rentes, ch. IVe Louet et Brodeau, lett. F. n. 25. Le Prestre, cent. 2. ch. xxviij. Bacquet, traité des rentes, chap. xjx. xx. et xxj. Corbin, chap. cjv. Montolon, arrêt 104. (A)

FOURNIR son air, (Manège) c'est de la part du cheval répondre à ce que le cavalier lui demande dans un air quelconque, toujours avec la même force, la même justesse et la même obéissance. Il est tel air relevé où un cheval ne saurait fournir longtemps. Il y a moins de mérite du côté de l'animal qui fournit parfaitement son air, qu'il n'y en a du côté du cavalier qui n'exige de lui que ce dont il est capable, soit qu'il le conduise par le droit ou sur les voltes et dans les autres différentes proportions et figures du terrain que nous observons dans nos manèges. Le plus souvent le défaut de justesse et de précision du cavalier rompt la cadence du cheval, lui fait perdre la mesure de son air, qu'alors il fournit mal, ou plutôt qu'il ne fournit point. (e)