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Catégorie : Grammaire
S. f. (Grammaire) lieu où l'on s'arrête.

STATION, en Géométrie, etc. est un lieu qu'on choisit pour faire une observation, prendre un angle ou autre chose semblable.

On ne peut mesurer une hauteur ou une distance inaccessible, qu'on ne fasse deux stations dans deux endroits, dont la distance est connue. Quand on fait des cartes géométriques de provinces, etc. on fixe les stations sur plusieurs éminences du pays, et de-là on prend les angles aux différentes villes, villages, etc.

Dans l'arpentage, on mesure la distance qu'il y a d'une station à une autre ; et on prend l'angle que l'endroit où on se trouve forme avec la station suivante. Voyez ARPENTAGE. (E)

STATION, en Astronomie, est la position ou l'apparence d'une planète au même point du zodiaque plusieurs jours de suite. Voyez PLANETE.

Comme la terre, d'où nous apercevons le mouvement des planètes, est placée hors du centre de leurs orbites, les planètes, vues de la terre, ont un cours irrégulier ; quelquefois on les voit aller en avant, c'est-à-dire, d'occident en orient, c'est ce qu'on appelle être directes ; quelquefois on les voit aller en arrière, c'est-à-dire, d'orient en occident, c'est ce qu'on appelle être rétrogrades. Voyez DIRECT et RETROGRADE.

De plus, entre ces deux états, il y en a un autre intermédiaire, dans lequel les planètes ne paraissent aller ni en avant, ni en arrière, mais rester à la même place dans leur orbite ; c'est ce qu'on appelle leur station ; c'est ce qui arrive quand les lignes suivant lesquelles on voit une planète de dessus la terre, placée en deux différents endroits de son orbite, sont parallèles entr'elles ; car alors, les deux lieux où on voit la planète dans le ciel sont sensiblement le même à cause de la petitesse du rayon de l'orbe terrestre en comparaison de la distance des étoiles.

Sait un cercle BDG (fig. 63. astronomiq.) dans lequel la terre est supposée se mouvoir, de B en D. Si pendant ce temps la planète A décrit l'arc C A, qui soit tel que BA, DC soient parallèles, elle paraitra répondre sensiblement au même point du ciel, et par conséquent stationnaire.

Dans le second volume de l'académie de Pétersbourg, p. 82. M. Mayer donne une méthode pour déterminer les lieux de la terre d'où une planète vue dans un point donné de son orbite doit paraitre stationnaire ; et M. Halley a donné une méthode pour trouver le temps d'une station. Voyez les institutions astronomiques de M. le Monnier, p. 589. (O)

STATION, (Hydraulique) se dit dans un nivellement de l'endroit où se pose le niveau, de sorte qu'un coup de niveau est compris entre deux stations. C'est ainsi qu'on connait la pente d'une montagne. (K)

STATION, dans l'histoire de l'Eglise, est un terme qui s'applique aux jeunes des quatrième et sixième jours de la semaine, c'est-à-dire, le mercredi et le vendredi, que beaucoup de personnes chez les anciens observaient très-scrupuleusement jusqu'à trois heures après-midi. Voyez FETE.

S. Pierre d'Alexandrie, dans son épitre canonique, can. 15. observe qu'il était ordonné conformément à l'ancienne tradition, de jeuner toutes les semaines pendant ces deux jours ; le mercredi, en mémoire du conseil que les juifs tinrent pour mettre à mort notre Sauveur ; et le vendredi à cause de sa passion. On a encore quelqu'égard à cette tradition dans l'Eglise d'Angleterre. Voyez ABSTINENCE.

Station se dit aussi, dans l'Eglise romaine, d'une église où on peut aller gagner des indulgences dans de certains jours. Voyez INDULGENCE.

Ce fut saint Grégoire qui fixa les stations à Rome, c'est-à-dire, les églises dans lesquelles on devait faire l'office tous les jours du carême, et les fêtes solennelles. Ces stations sont marquées dans son sacramentaire, telles qu'on les voit dans le missel romain ; elles sont appropriées principalement aux églises patriarchales et titulaires. Mais quoique ces stations soient réglées, l'archidiacre ne manque point à chaque station, d'annoncer au peuple la station suivante.

Station est aussi une cérémonie de l'Eglise romaine, dans laquelle les prêtres ou chanoines vont en procession hors du cœur pour chanter une antienne devant le crucifix, ou devant l'image de la Vierge. On attribue cette cérémonie à saint Cyrille.

STATIONS, (Histoire ecclésiastique) ce terme ne désignait chez les Hébreux que le rang de ceux qui assistaient aux sacrifices ; et chez les Romains, le lieu où les avocats se tenaient pour répondre aux consultations ; mais dans l'Eglise primitive, ce terme fut usité pour signifier un jour que les chrétiens passaient en prières, et dans lequel ils jeunaient jusqu'à l'heure de none. Suivant l'usage récent de l'Eglise romaine, le mot station dénote les chapelles où le clergé et le peuple vont en procession, et s'arrêtent pour y célébrer une partie de l'office divin. Enfin dans les derniers temps, les papes et les évêques ayant indiqué des églises particulières où l'on est obligé d'aller prier pour gagner le jubilé, l'usage a donné à ces églises le nom de station. Cet usage semble venir des anciens Romains, qui, dans les fêtes extraordinaires de réjouissances ou de deuil, avaient ordonné des stations du peuple dans les principaux temples des dieux. (D.J.)




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