v. act. terme de Grammaire, c'est cuire de nouveau. Il faut recuire ces confitures. Mais il se dit particulièrement des métaux ; on les recuit après qu'ils ont été trempés, pour les rendre plus flexibles, moins cassants, plus doux, plus faciles à redresser. Le recuit se fait de tous les ouvrages tranchants après la trempe. Pour cela, on a des brasiers ardents sur lesquels on les expose. L'action du feu produit l'un de ces deux effets ; ou elle restitue la pièce recuite dans l'état où elle était avant la trempe dans laquelle elle s'est envoilée, ou elle la dispose à être restituée avec le marteau à redresser. Ce marteau à redresser est d'un acier très-fin, très-dur et bien trempé ; sa tête est en biseau tranchant. On appuie fermement la pièce sur une enclume, un tas, en un mot, quelque soutien qui ait de la solidité ; et en la frappant convenablement en différents endroits avec le marteau à redresser, on la fait revenir à son premier état. Les traits du marteau à redresser sont ensuite effacés à la meule.

RECUIRE, en termes d'Epinglier fabriquant d'aiguilles pour les Bonnetiers, est l'action de détremper la matière au feu dans une espèce de gaufrier, où elle n'est enfermée qu'à moitié du côté du bec. Voyez BEC et GAUFRIER. On recuit le fil pour le rendre moins cassant.

RECUIRE, en termes de Bijoutier, c'est rendre à l'or sa ductilité et sa malléabilité en le faisant rougir au feu toutes les fois qu'il a été durci, soit par le marteau, l'estampe ou l'extension au banc à tirer, à la filière, au ciselet, etc.

RECUIRE, (Coutelier) voyez l'article RECUIRE en général et les articles COUTELIER et RASOIR.

RECUIRE CARREAUX, terme d'ancien Monnoyage, c'était mettre les carreaux au feu pour en rendre le métal plus facîle et plus doux à travailler.

RECUIRE, en termes d'Orfèvre en grosserie, c'est remettre au feu les pièces quand elles ont été réparées, pour bruler la crasse ou les ordures qui peuvent s'y trouver, et donner également prise au blanchissement sur toute la pièce.

RECUIRE, en termes de Planeur, se dit de l'action de rendre le métal plus doux et plus friable, après qu'il a été forgé, pour le planer plus aisément et sans risque.

RECUIRE, en termes de Verrerie, c'est placer les pièces dans un four particulier, appelé de cet usage four à recuire, les y chauffer, et empêcher par cette manœuvre qu'elles ne se fêlent exposées à l'air.