adj. (Grammaire) Dans l'usage ordinaire, oral veut dire qui s'expose de bouche ou de vive voix ; et on l'emploie principalement pour marquer quelque chose de différent de ce qui est écrit : la tradition orale, la tradition écrite.

En Grammaire, c'est un adjectif qui sert à distinguer certains sons ou certaines articulations des autres éléments semblables.

Un son est oral, lorsque l'air qui en est la matière sort entièrement par l'ouverture de la bouche, sans qu'il en reflue rien par le nez : une articulation est orale, quand elle ne fait refluer par le nez aucune partie de l'air dont elle modifie le son. Tout son qui n'est point nasal est oral ; c'est la même chose des articulations.

On appelle aussi voyelle ou consonne orale, toute lettre qui représente ou un son oral ou une articulation orale. Voyez LETTRE, VOYELLE, NASAL. (B. E. R. M.)

ORAL, s. m. terme de Liturgie ; c'était un voîle ou une coèffe que portaient autrefois les femmes religieuses. Le concîle d'Arles de 1234 nomme oral, le voîle qu'il ordonne aux Juives de porter quand elles vont par la ville ; enfin aujourd'hui on appelle de ce nom une espèce de grand voîle que le pape met sur sa tête, qui se replie sur ses épaules et sur sa poitrine quand il dit la messe. (D.J.)

ORALE, LOI, (Théolog. judaïq.) c'est la loi traditionnelle des Juifs, qui leur est parvenue, à ce qu'ils prétendent, de bouche en bouche jusqu'au rabbi Judas Haccadosh, c'est-à-dire le saint, qui vivait quelque temps après Adrien, et qui écrivit cette loi dans le livre nommé la Misna. Voyez MISNA.

On sait que les Juifs reconnaissent deux sortes de lois : la loi écrite, qui est celle que nous avons dans l'Ecriture ; et la loi orale ou traditionnelle. Ils pensent que ces deux lois ont été données à Moïse sur le mont Sinaï, l'une par écrit, et l'autre de bouche ; et que cette dernière a passé de main en main d'une génération à l'autre par le moyen de leurs anciens. Ils se craient obligés d'observer l'une et l'autre loi, mais surtout la loi orale, qui, disent-ils, est une explication complete de la loi écrite, supplée tout ce qui y manque, et en lève toutes les difficultés. Mais ces traditions que les Juifs estiment tant, n'ont aucun fondement solide, aucune authenticité pour les garantir ; elles ne sont en effet que la production de la fertîle invention des Talmudistes, et n'offrent à l'esprit qu'un amas de miseres, de fables et d'inepties. Voyez TALMUD. (D.J.)