adj. (Grammaire) est un terme qui manquait à notre langue, et qu'on doit à Ménage. Bouhours en avouant que Ménage en est l'auteur, prétend qu'il en a fait aussi l'emploi le plus juste, en disant : pour moi de qui les vers n'ont rien de gracieux. Le mot de Ménage n'en a pas moins réussi. Il veut dire plus qu'agréable ; il indique l'envie de plaire : des manières gracieuses, un air gracieux. Boileau, dans son ode sur Namur, semble l'avoir employé d'une façon impropre, pour signifier moins fier, abaissé, modeste :

Et désormais gracieux

Allez à Liège, à Bruxelles

Porter les humbles nouvelles

De Namur pris à vos yeux.

La plupart des peuples du nord disent, notre gracieux souverain ; apparemment qu'ils entendent bienfaisant. De gracieux on a fait disgracieux, comme de grâce on a formé disgrace ; des paroles disgracieuses, une aventure disgracieuse. On dit disgracié, et on ne dit pas gracié. On commence à se servir du mot gracieuser, qui signifie recevoir, parler obligeamment ; mais ce mot n'est pas encore employé par les bons écrivains dans le style noble. Article de M. DE VOLTAIRE.

GRACIEUX, (Jurisprudence) ce terme s'applique en matière bénéficiale à une forme particulière de provisions qu'on appelle en forme gracieuse, in formâ gratiosâ. Voyez ci-devant FORME en matière bénéficiale. (A)