S. f. (Grammaire) changement, révolution. Il se dit des terres et de leurs propriétaires. Il y a des droits de mutation, voyez MUTATION, Jurisprudence. Le mépris de l'honneur, de la liberté, de la vertu, de la science et des savants, annonce dans un état quelque mutation funeste.

MUTATION, s. f. (Jurisprudence) signifie changement ; ce terme est usité principalement en matière féodale ; il y a mutation de seigneur et mutation de vassal, ou du propriétaire d'un héritage roturier. La mutation du seigneur arrive toutes les fois que la propriété du fief dominant passe d'une main dans une autre, soit par mort ou autrement. Les mutations de vassal ou propriétaire, sont de plusieurs sortes ; les unes qui arrivent par mort, et celles-ci se subdivisent en mutations en ligne directe, et mutations en ligne collatérale, lorsque le fief passe par succession à un descendant du défunt ou à un parent collatéral. Il y a aussi des mutations par vente, d'autres par contrat équipollent à vente, d'autres par donation et autres actes. Il n'est rien dû communément aux mutations de seigneur, ni pour les mutations de vassal par succession ou donation en ligne directe ; mais il est dû un relief pour mutation de vassal en collatérale, et pour les mutations par vente ou contrat équipollent à vente. Il est dû pour les fiefs un droit de quint, et pour les rotures un droit de lods et ventes. Voyez DROITS SEIGNEURIAUX, FIEF, LODS ET VENTES, QUINT, REQUINT. (A)

MUTATION, (Géographie) en latin mutatio ; ce terme se dit en Géographie de certains lieux de l'empire Romain, où les couriers publics, les grands officiers qui voyageaient pour le service de l'état, etc. trouvaient des relais et changeaient de chevaux. On entretenait dans ces lieux des chevaux exprès comme dans nos postes, pour qu'ils en pussent changer et continuer promptement leur route. Avec le temps on en établit pour tous les voyageurs qui voulaient payer. De-là vient que le mot mutatio se trouve si souvent répété dans les itinéraires.

Mutation diffère de mansion, mansio, en ce que le premier signifie un lieu où l'on change de chevaux, et le second un gîte où l'on couche, et où même on peut faire le séjour nécessaire pour se délasser d'une trop grande fatigue. (D.J.)