S. m. (Grammaire) il se dit de la chose à laquelle on se détermine. Quel parti avez vous pris ? de rester ou d'aller ? Il a pris le parti le plus doux, celui de l'église. Vous avez pris un parti violent. Il est quelquefois synonyme à avantage. J'en saurai tirer bon parti. Voyez ses autres acceptions aux articles suivants.

PARTI (Histoire moderne) est une faction, intérêt ou puissance que l'on considère comme opposée à une autre. Voyez FACTION.

Les François et les Espagnols ont été longtemps de partis opposés.

L'Angleterre depuis plus d'un siècle est divisée en deux partis. Voyez WIG, TORY.

L'Italie a été déchirée pendant plusieurs siècles par les partis des Guelphes et des Gibelins. Voyez GUELPHES et GIBELINS.

PARTI, dans l'Art Militaire, est un corps de troupes, soit de cavalerie ou d'infanterie, ou de tous les deux, commandé pour quelque expédition.

Un parti de cavalerie a enlevé un grand nombre de bestiaux. Suivant les lois militaires de France, ceux qui vont en parti doivent avoir un ordre par écrit de l'officier qui commande, et être au moins au nombre de vingt, s'ils sont fantassins, ou de quinze, si c'est de la cavalerie ; autrement on les regarde comme des voleurs. Chambers.

Il est nécessaire que le général envoie des partis dans tous les environs de son camp, et dans les chemins par où l'ennemi peut venir, afin d'être instruit de toutes ses démarches. On appelle partisans, les officiers qui commandent les partis. Il faut qu'ils aient une grande connaissance du pays pour se soustraire aux recherches de l'ennemi, et regagner le camp en sûreté.

Le général envoie aussi des partis dans le pays ennemi pour en tirer des contributions. Voyez CONTRIBUTION, GUERRE et PETITE GUERRE.

Tout officier qui Ve en parti doit être muni d'un ordre du général en bonne forme, sans quoi lui et sa troupe sont regardés comme voleurs, ou gens sans aveu, et punis comme tels. Il faut que le parti soit au moins de vingt-cinq hommes d'infanterie, ou de vingt cavaliers ou dragons ; sans ce nombre, s'ils sont pris, l'ordonnance du 20 Novembre 1710 veut qu'ils soient réputés voleurs, et punis de la même manière.

Les partisans ne doivent tirer aucun rafraichissement des lieux où ils passent, qu'en payant de gré-à-gré. Ils ne doivent disposer des effets pris sur l'ennemi qu'après qu'il en a été dressé un procès-verbal par le prevôt de l'armée. Ceux qui en disposent auparavant, sont réputés voleurs, et les particuliers qui les achetent, recéleurs. Même ordonnance que ci-dessus. (Q)

PARTI, en termes de Finance, traité que l'on fait avec le roi, recouvrement de deniers dont on traite à-forfait. Le parti du tabac, le parti de la paulette. Ce terme ne se dit guère en ce sens que des termes du roi. Dict. de Comm.

PARTI-BLEU (Art militaire) c'est ordinairement une petite troupe de huit ou dix soldats de différents régiments, qui courent dans le pays ami comme dans celui de l'ennemi pour piller le paysan. Ces gens sont communément sans chef ; et sous prétexte que la maraude aura été permise à certains égards, ils commettent les derniers brigandages. Aussi des soldats attrapés ainsi en parti, sont pendus sans rémission. (Q)

PARTI en Blason, est un terme dont on se sert pour exprimer qu'un champ ou écusson est divisé et partagé en plusieurs parties. Voyez CHAMP, ÉCUSSON.

En France, ceux qui savent le blason, dont nous empruntons ce mot, n'ont qu'une sorte de parti, le même que notre parti en pal, qu'ils nomment simplement parti ; mais chez nous ce mot s'applique à toute sorte de partitions, et on ne s'en sert jamais sans y ajouter quelques mots pour caractériser la partition particulière que l'on entend.

Ainsi nous avons parti en croix, en chef, en pal, en fasce, en bande droite, en bande gauche, en chevron, etc. Voyez ECARTELER.

L'inclination de nos ancêtres, comme l'observe de la Colombière, étant fort portée aux faits d'armes et de Chevalerie, ils étaient dans l'usage de conserver leurs armes coupées et fracassées, comme des marques honorables de leurs exploits courageux ; et ceux qui se sont trouvés aux actions les plus chaudes, étaient distingués par le plus de coupures et de brisures qui paraissaient sur leurs écus. Pour en perpétuer la mémoire, dit le même auteur, ils les faisaient peindre sur leurs boucliers, et par ce moyen les faisaient passer à la postérité. Et quand le blason devint un art, et que les officiers reçurent ordre de choisir leurs armoiries, ils donnèrent à ces coups des noms convenables à leur nature, et en prescrivirent quatre dont tous les autres sont tirés : savoir parti (en anglais) ; parti en pal, coupé (en anglais) ; parti en face, tranché (en anglais) ; parti en bande droite, et taillé (en anglais) ; parti en bande gauche. Voyez COUPE, TRANCHE, etc.

Parti en pal, c'est quand l'écusson est divisé perpendiculairement en deux par une coupure dans le milieu depuis le sommet jusqu'en bas. Voyez PAL, etc.

Parti en fasce, C'est quand l'écusson est coupé à-travers le milieu de côté en côté. Voyez FASCE.

Parti en bande droite, c'est quand la coupure descend depuis l'angle supérieur de l'écusson du côté droit jusqu'à l'angle inférieur qui lui est opposé. Voyez BANDE.

Parti en bande gauche, c'est quand la coupure descend de l'angle gauche supérieur à-travers l'écusson jusqu'à l'angle inférieur qui lui est opposé.

De ces quatre portions ont été composées quantité d'autres de formes différentes et extraordinaires.

Spelman observe dans son Aspilogie, que les divisions dont on se sert à-présent dans les écussons, étaient inconnues sous le règne de l'empereur Théodose ; qu'elles ont été introduites dans le temps de Charlemagne, ou après ; qu'elles étaient peu en usage chez les Anglais sous le règne d'Henri II. roi d'Angleterre, mais beaucoup sous celui d'Edouard III.

La section droite de haut en bas, observe le même auteur, est appelée en latin palaris, à cause de sa ressemblance avec un poteau ou palus ; et il y a souvent deux armoiries entières sur les côtés, celle des maris à droite, et celle des femmes à gauche. La section directe en-travers étant à la place d'une ceinture, est appelée baltica, &c.

Quand l'écusson est parti et coupé, on le nomme écartelé. Voyez QUARTIER et ECARTELE.

On appelle parti l'un de l'autre, lorsque l'écusson entier est chargé de quelque pièce honorable coupée par la même ligne qui coupe l'écusson. Il y a une règle qui demande qu'un côté soit de métal, et l'autre de couleur : ainsi, il porte de sable parti d'argent, un aigle éployé parti de l'un sur l'autre. Bailleul d'hermine parti de gueules.

PARTI, (jeu) On dit au lansquenet faire le parti, donner le parti, lorsqu'il n'y a pas d'égalité dans les cartes, que celle du joueur est double : alors il est obligé de jouer trois contre deux, parce qu'il lui reste en main trois cartes en gain, et qu'il ne lui en reste que deux en perte. On joue quelquefois le parti forcé, c'est-à-dire qu'on est obligé de prendre et de donner le parti.