S. f. (Grammaire) c'est l'ordre que l'on met dans ses actions, relatif au but que l'on s'est proposé. Si les actions sont conséquentes, la conduite est bonne ; si elles ne sont pas conséquentes, la conduite est mauvaise. Il est évident qu'il ne s'agit que d'une bonté ou d'une méchanceté virtuelle, et non morale. Pour que la conduite soit moralement bonne ou mauvaise, il faut que le but soit bon et honnête, ou déshonnête ou mauvais ; d'où il s'ensuit que la conduite virtuelle peut être mauvaise quoique le but soit bon, et bonne quoique le but soit mauvais. Conduite a encore quelqu'autres acceptions relatives aux verbes conduire, diriger.

CONDUITE, s. f. terme d'Horlogerie ; il signifie une tringle de fer T E (voyez la fig. 71. Horl.) qui porte à ses deux extrémités des roues R, R, appelées molettes, voyez MOLETTE. Les conduites servent dans les grosses horloges à transmettre le mouvement à des distances de l'horloge trop grandes pour qu'on put le faire par les moyens ordinaires, comme par exemple, pour faire mouvoir une aiguille qui marquerait l'heure sur un cadran, éloigné de l'horloge de 10 ou 12 taises. En général on appelle dans une grosse horloge conduites, la partie qui sert à faire tourner des aiguilles qui en sont fort éloignées ; soit que ces conduites soient faites comme nous venons de le dire, soit qu'elles le soient autrement.

Lorsqu'on veut changer la direction d'un mouvement, on en emploie de différentes espèces. Veut-on, par exemple, changer un mouvement horizontal en un vertical, on met sur la conduite une roue de champ au lieu d'une roue plate ; et situant cette conduite verticalement, on change par-là la direction du mouvement de celle qui est horizontale dans laquelle la roue de champ engrene. Quand on veut dans un même plan changer la direction d'un mouvement, tantôt on fait engrener deux molettes ensemble, de façon que leurs axes ou conduites fassent entr'eux un angle droit, et qu'ils soient dans ce même plan ; voyez figure 72. tantôt lorsque l'angle que l'on veut que ces conduites fassent entr'elles est trop obtus, comme dans la fig. 73. Pour employer ce dernier moyen on se sert d'une machine M H E, dont les mouvements sont semblables à ceux de la lampe de Cardan, c'est-à-dire, que le cercle ou globe G se meut sur les pivots P P, tandis que la queue de la conduite Q peut aussi se mouvoir circulairement autour du centre du cercle C. Il est bon de remarquer que lorsque l'angle formé au centre C par les deux queuès M et Q est de 45 degrés, ou un peu au-dessous, on ne peut guère se servir de cette machine. Enfin c'est à l'adresse de l'horloger à imaginer des moyens simples de changer la direction des mouvements qui doivent se faire toujours avec le moins de frottement et le moins de jeu qu'il est possible. Dans l'horloge des Missions étrangères qui a été faite sous les yeux de mon père, les conduites ont en place de molettes d'un côté un petit coude C, fig. 74, et de l'autre un coude pareil D, dans lequel il y a un trou pour recevoir l'extrémité E du coude C ; par ce moyen on supprime non-seulement les jeux et les frottements de leurs dentures, mais encore beaucoup d'ouvrage. Voyez HORLOGE, MOLETTE, etc. (T)