(Grammaire) est un officier titulaire dont la fonction est de recevoir des deniers dont le payement est ordonné. Il y a autant de différentes sortes de receveurs que de causes différentes, d'où provient l'obligation de payer les deniers dont ils sont receveurs. Ainsi l'on dit receveur des tailles, receveur des décimes, receveur des restes de la chambre des comptes, etc. Il y en a une infinité d'autres.

RECEVEUR d'une compagnie, c'est celui qui est chargé par sa compagnie de percevoir ses revenus. Cet office a différents noms, selon les compagnies ; dans quelques-unes il s'appelle le trésorier, dans d'autres le caissier, et dans quelques autres le syndic. Voyez TRESORIER, CAISSIER, SYNDIC.

RECEVEUR GENERAL DES FINANCES, (Finance) officier titulaire en France qui perçait dans chaque généralité les deniers du roi, et les distribue suivant l'ordre et l'état qui lui en est donné.

En 1662 M. Colbert rappela les anciennes ordonnances, par lesquelles tout comptable était obligé de fournir au conseil des états au vrai de la recette et dépense, trois mois après son exercice, et de faire recevoir son compte à la chambre du trésor dans l'année d'après son exercice. Cette méthode faisait jouir l'état de fonds considérables qui restaient entre les mains des receveurs généraux jusqu'à la reddition de leurs comptes, et dont le roi payait cependant l'intérêt, puisqu'il servait aux avances dont il avait besoin. En réformant cet abus, qui sera toujours plus grand à mesure que les comptes seront retardés, il obligea les receveurs à signer des résultats, pour fixer le payement des tailles dans dix-huit mois, et depuis dans quinze.

C'est, dit l'auteur moderne sur les finances, à la faveur de ces résultats qu'on a attaché aux charges de receveurs généraux une idée de besoin ; mais, continue cet auteur, a-t-on bien examiné si ces résultats ne pourraient point être faits avec la même sûreté et avec plus d'économie par des receveurs particuliers ? La caisse commune des recettes générales ne pouvait-elle pas former sans inconvénient une des caisses du trésor royal, où l'on ne saurait montrer trop d'abondance ? est-il bien nécessaire qu'il y ait des charges dont l'intérêt rapporte tout au moins dix pour cent ? ne sont-ils pas une diminution de la recette du prince, ou un accroissement de charge sur le peuple ?

On dira sans-doute que le principal objet d'utilité de cet arrangement, consiste dans l'usage du crédit des receveurs généraux ; il ne s'agirait plus alors que d'approfondir la cause de leur crédit, et la nature de celui de l'état, lorsqu'il voudra l'employer à la droiture avec économie et fidélité.

La dépendance volontaire où l'on est des financiers, même dans les temps de paix, a toujours été fort couteuse à l'état, et leur a donné les moyens de rendre cette dépendance forcée dans d'autres circonstances, parce que l'argent se trouve tout concentré entre leurs mains. Lorsqu'un état dépense par anticipation, ou bien il prévait un prompt remplacement, ou bien il ne le prévait qu'éloigné. Dans le premier cas, une caisse des emprunts, des promesses du trésor-royal, fourniront toujours promptement et à bon marché les secours dont on peut avoir besoin, si le gouvernement a de l'ordre et de l'exactitude. Dans le second cas, le crédit des financiers est pour l'ordinaire insuffisant. En Hollande, en Angleterre, il n'y a pas de moyen terme entre le public et l'état dans les emprunts par anticipation sur le revenu de l'état. Les billets de l'échiquier à Londres à six mois et un an, se négocient aux particuliers plus facilement que ceux des banquiers, pendant la guerre comme pendant la paix, et toujours à un intérêt au-dessous de celui des effets à long terme.

Concluons que toute constitution d'état qui a de la stabilité, tâchera d'avoir un crédit national proportionné à l'exactitude et à l'économie du gouvernement, à l'étendue des ressources publiques ; mais tout crédit médiat est précaire, borné et couteux par sa nature. Ce vain étalage de crédit des finances, ressemble exactement à celui que ferait un grand seigneur d'une multitude de domestiques, qui s'enrichissent des débris de sa fortune. (D.J.)

RECEVEUR, (Ordre de Malthe) c'est le nom d'un chevalier qui réside dans une commanderie pour en recueillir les revenus. Les receveurs dans l'ordre de Malthe jouissent de tous les droits et privilèges de la résidence conventuelle. (D.J.)

RECEVEUR DES BOITES à la monnaie, c'est un officier qui est dépositaire des deniers emboités, lesquels ont été envoyés de chaque monnaie du royaume pour être jugés par la cour. Il y a à Paris et à Lyon des receveurs des boites.

Receveur au change, est un officier qui reçoit les matières du public ; son droit est de six deniers par marc d'or, et de trois deniers par marc d'argent et de billon. Les directeurs dans les provinces sont ensemble receveurs au change et trésoriers.