adj. (Grammaire) correlatif et opposé de grand. Il n'y a rien qui soit absolument grand, rien qui soit absolument petit. L'éléphant est grand à l'égard de l'homme, qui petit à l'égard de l'éléphant, est grand à l'égard de la mouche, qui petite à l'égard de l'homme, est grande à l'égard du ciron. Ce mot a une infinité d'acceptions différentes : on dit, un petit homme, un petit espace, un petit enfant, de petites choses, de petites idées, de petits animaux, un petit gain, etc. Il se prend, comme on voit, au simple et au figuré. Il semble que l'homme se soit établi la commune mesure de tout ce qui l'environne. : ce qui est au-dessus de lui n'est rien, et il l'appelle grand ; ce qui est au-dessous est moins que rien, et il l'appelle petit.

PETIT, en Anatomie, nom de quelques muscles, ainsi appelés par comparaison avec d'autres qui ont plus d'étendue, et sont nommés grands. Voyez GRAND.

PETITS BOIS des croisées à verre, (Menuiserie) c'est ce qui fait le remplissage des croisées, et sert à porter les carreaux de verre. Voyez les fig. dans nos Pl. de la Menuiserie.

PETIT CORPS DES MARCHANDS, terme de corporation. C'est ainsi que les trois premiers corps, qui sont la Draperie, l'Epicerie et la Mercerie, appellent les trois derniers corps, qui sont la Pelleterie, la Bonnetterie et l'Orfevrerie.

Ils se servent sans doute de ce terme petit, non pas par rapport au nombre des marchands dont ces trois derniers corps sont composés ; car il est certain que celui des Bonnetiers et celui des Orfèvres sont chacun séparément beaucoup plus nombreux que celui des Drapiers, qui a cependant la préséance ; mais on les appelle petits-corps par rapport à leur rang.

Aussi l'usage s'est introduit insensiblement, que de quatre négociants qui entrent chaque année dans le consulat, il y en a toujours un de chacun des trois premiers corps ; et à l'égard des trois derniers, à peine permet-on qu'il y en entre un de chaque corps en trois ans, c'est-à-dire un de l'un des trois chaque année. Savary. (D.J.)

PETIT CORPS, (Sergetterie). On appelle ainsi dans la sergetterie de Beauvais, les sergers qui ne fabriquent que de petites serges, et de certaine qualité et nature.

PETIT-GRIS, terme de Fourreur, nom que l'on donne à une sorte de riche fourrure faite de peaux d'une espèce de rats ou d'écureuils, dont le poil de l'échine est d'un très-beau gris-cendré, et celui de la queue et du ventre d'un blanc tirant un peu sur le gris. Ces sortes de rats ou d'écureuils se trouvent communément dans les pays froids, surtout dans la Sibérie, d'où les Anglais et les Hollandais en tirent quantité par la voie d'Archangel, de Hambourg et de Lubeck.

Furetière dit que le petit-gris était autrefois une fourrure précieuse que portaient les dames et les grands seigneurs, et qu'il était défendu aux courtisannes d'en avoir ; présentement elle se porte indifféremment par toutes sortes de personnes qui veulent en porter et en ont le moyen.

Le petit-gris destiné pour la Turquie, se vend en Moscovie par milliers de peaux assorties, depuis n°. 1 jusqu'à n°. 4, qui vont toujours en diminuant de beauté et de prix depuis le premier numéro jusqu'au dernier. Les Turcs, particulièrement ceux de Constantinople, en consomment une prodigieuse quantité pour leurs vestes, dont ils en font onze d'un millier de peaux entières ; savoir cinq de l'échine, qui est le plus beau et le plus cher, et six du ventre, qui est le moins estimé.

Presque tout le petit-gris qui se voit en France y est envoyé ou de Hollande ou d'Angleterre ; ce sont à Paris les marchands Merciers et les Pelletiers qui en font tout le négoce. Les premiers le vendent en gros au cent de peaux, et les autres l'emploient en fourrures, comme bas, manchons, aumuces, jupons, couvre-piés, manteaux-de-lit, robes-de-chambre, vestes, justaucorps, etc.

On nomme aussi quelquefois, mais mal-à-propos, petit-gris, les peaux de lapin, dont le poil est un gris approchant de celui du véritable petit-gris ; quoique le petit-gris de lapin s'emploie aux mêmes usages que le véritable petit-gris, il est cependant beaucoup moins estimé. Savary. (D.J.)

PETIT-GRIS, (Plumasserie) se dit encore d'une espèce de duvet ou petites plumes qui se tirent du ventre et du dessous des ailes de l'autruche. Ce petit-gris est regardé comme le rebut des autres plumes de cet oiseau, et par conséquent peu estimé : il se vend au poids.