S. f. (Grammaire) se prend pour un assemblage de planches destiné à fermer un passage à l'entrée d'une ville ou ailleurs ; c'est en ce sens qu'on dit, la barrière de Vaugirard, la barrière de Séve : ou pour les limites d'un état ; on dit les Alpes servent de barrière à l'Italie : ou en différents autres sens, qu'on peut voir ci-dessous.

BARRIERE VIRGINALE, virginale claustrum, en Anatomie ; c'est la même chose que l'hymen. Voyez HYMEN. (L)

BARRIERE, (Traité de la) en Politique, est celui qui fut conclu en 1716 entre l'empereur Charles VI. et les Hollandais ; il contient 29 articles : en vertu de ce traité, les Hollandais ont droit de mettre des garnisons de leurs troupes dans les villes de Namur, Tournai, Menin, Furnes, Warneton, Ypres, le fort de la Knoque, et dans les villes de Dendermonde et de Ruremonde. La garnison doit être moitié Hollandaise, et moitié Autrichienne. Ces troupes ou ceux qui les commandent en leur nom, sont obligés à prêter serment de fidélité à la maison d'Autriche avant que d'entrer dans ces garnisons.

BARRIERE, (Commerce) on appelle ainsi dans les principales villes de France, particulièrement à Paris, les lieux où sont établis les bureaux des entrées, et où les commis en reçoivent les droits, suivant les tarifs ou pancartes réglées au conseil du roi.

On leur a donné le nom de barrières, parce que les passages par lesquels arrivent les voitures et les marchandises sujettes aux droits, sont traversés par une barre de bois qui roule sur un pivot, et qui s'ouvre ou se ferme à la volonté du commis.

Il y a à Paris soixante barrières, qui sont toutes placées à la tête des faubourgs, et dans vingt-deux desquelles, outre les commis du barrage, il y a des commis pour la douanne qui examinent les lettres de voiture, reçoivent les principaux droits, et veillent aux intérêts des fermiers généraux. Les autres barrières ne sont, pour ainsi dire, que des barrières succursales, pour tenir plus libres les premières, qui ne manqueraient pas d'être embarrassées s'il n'y avait qu'elles qui fussent ouvertes.

C'est à ces soixante barrières que toutes les voitures, et ceux qui sont chargés des denrées comprises dans les tarifs, doivent s'arrêter, souffrir la visite, et payer les entrées. Les commis ont même la permission de visiter les carrosses, berlines, chaises etc. des particuliers, les porte-manteaux, valises, coffres, pour voir s'il n'y a point de marchandises de contrebande. Voyez sur cette matière le Dictionnaire du Commerce. (G)

BARRIERE, en Architecture, est un assemblage de pièces de bois qui sert de borne ou de chaînes au-devant, et dans les cours des hôtels et palais. (P)

BARRIERES, en termes de Fortifications, sont des espèces de portes faites dans un passage ou un retranchement, pour pouvoir en défendre l'entrée, et en faciliter la sortie.

On les fait communément de grands poteaux d'environ quatre à cinq pieds de long, et placés à la distance de dix pieds les uns des autres, avec des solives en-travers, afin d'empêcher les chevaux et les hommes de forcer le passage. Dans le milieu est une barre de bois qui est mobile, et qu'on ouvre et ferme à son gré. Les barrières qui ferment les portes ou les ouvertures des lignes de circonvallation, sont à fleau tournant sur un poteau, dont le sommet taillé en pivot est planté sur le milieu, où il partage l'ouverture en deux passages égaux. Ce fleau bat contre les deux autres poteaux plantés aux deux extrémités des passages, avec des entailles pattées, auxquelles il s'accroche et se ferme avec une cheville plate. Attaque des places de Vauban. (Q)

BARRIERE, (Manège) petit parc fermé où l'on faisait les joutes, les tournois, les courses de bague, etc. Sitôt qu'un cheval de bague a franchi la barrière il court de toute sa force. (V)

BARRIERE, en terme de Metteur-en-œuvre, n'est autre chose qu'une bande en manière d'ansette, dans laquelle on arrête le ruban d'un bracelet. Voyez ANSETTE.