S. f. (Grammaire) se dit dans un sens figuré : comme l'érection d'un marquisat ou duché : les évêchés ne peuvent être érigés que par le roi.

C'était anciennement un usage de lever ou d'ériger des statues aux grands hommes. On demandait un jour à Caton le censeur, pourquoi on ne lui avait point érigé de statue. Demandez plutôt, répondit-il, pourquoi on m'en aurait érigé une.

ERECTION, (Physiologie) se dit de l'action par laquelle l'homme couché se leve, pour mettre son corps debout ; c'est-à-dire dans une situation perpendiculaire à l'horizon, de la tête aux pieds.

La condition essentielle pour l'exercice de cette action consiste, en ce que le cours des humeurs se fasse avec égalité dans toute la substance corticale du cerveau et de celle-ci dans sa médullaire, d'où il résulte une abondante secrétion d'esprits animaux, qui puissent être distribués librement et en juste proportion dans tous les nerfs et dans tous les muscles ; en sorte que les extenseurs d'un membre trouvent une certaine fermeté dans les fléchisseurs d'un autre membre et réciproquement. Voyez MUSCLE.

L'érection considerée physiquement, présente une très-grande complication de mouvements, qui sont tous très-considérables, par la force nécessaire pour les produire, quoiqu'ils paraissent l'être très-peu.

Il n'est pas possible d'expliquer ici le mécanisme de cette fonction musculaire, quelque belle et quelqu'intéressante qu'en pourrait être l'exposition, parce qu'elle ne renfermerait guère moins que l'histoire de tous les muscles et de tous les os du corps humain : il suffit de dire ici que dans la plupart des mouvements, et particulièrement dans l'érection, les os du bassin sont le point fixe commun à toutes les parties de cet admirable édifice. Extrait d'Haller. Voyez MOUVEMENT MUSCULAIRE ; Borelli, de motu animalium. (d)

ERECTION, (Médecine physiol.) est le terme emploie pour signifier l'état du membre viril, dans lequel il cesse d'être pendant et se soutient de lui-même, relevé, dressé ; en sorte que le gland, qui en était la partie inférieure, en devient la supérieure : cela se fait conséquemment à ce que les corps caverneux et spongieux qui composent la verge sont gonflés, tendus ; ce qui la rend dure, ferme, de flasque et molle qu'elle était avant ce changement.

C'est dans l'érection que consiste la disposition nécessaire pour l'intromission du membre viril dans le vagin, relativement à la fonction à laquelle est destiné cet organe pour la génération. C'est dans le même sens, quoique pour une fin différente, que l'on dit du clitoris qu'il est susceptible d'érection, attendu que cette partie est en petit de la même structure que la verge.

On peut encor regarder comme une sorte d'érection le gonflement qui survient aux mamelons de l'un et de l'autre sexe ; surtout à ceux des femmes, dans lesquels il est plus marqué.

Toutes les parties dont il vient d'être fait mention, ont cela de commun, qu'elles passent à cet état d'érection, en conséquence de l'imagination échauffée par la représentation idéale ou physique des objets propres à exciter l'appétit vénérien, et surtout de l'attouchement sensuel ou de toute autre impression extérieure, qui peuvent mettre en jeu la sensibilité dont ces organes sont doués, et exciter l'éréthisme des parties nerveuses dont ils sont composés, qui empêche le retour par les veines, du sang porté par les artères dans les cavités ou cellules que l'Anatomie démontre dans la structure de tous ces différents organes.

Le mécanisme de l'arrêt du sang, nécessaire pour établir l'érection, a été diversement expliqué, surtout à l'égard de la verge (Voyez VERGE) ; mais les raisons que l'on en a données jusqu'à présent, ne paraissent pas entièrement satisfaisantes, parce qu'il faudrait qu'elles pussent convenir à l'égard de toutes les parties susceptibles d'érection ; attendu qu'il y a lieu de croire que la nature n'opère pas le même effet différemment dans l'une que dans l'autre ; c'est cette cause commune qui reste à assigner ; on ne peut en faire la recherche que d'après l'exposition anatomique des parties mêmes : ainsi on ne peut placer ce qui peut être dit à ce sujet, que dans les articles concernant les différents organes dont il s'agit. Voyez les articles ERECTEURS, VERGE, CLITORIS, MAMELON, COIT, GENERATION, GROSSESSE. (d)