S. m. (Grammaire) en général celui qui supplie. Voyez SUPPLIER, SUPPLIQUE et SUPPLICATION.

SUPPLIANT, (Antiquité grecque et romaine) c'était la coutume des suppliants chez les Grecs et les Romains, lorsqu'il désiraient de faire plus d'impression sur ceux dont ils voulaient obtenir quelque grâce, de s'approcher du foyer consacré aux dieux Lares, sous la protection desquels étaient la maison et ceux qui l'habitaient. C'est ainsi qu'Homère nous représente Ulysse dans la maison d'Alcinous, dont il venait implorer le secours ; il alla s'asseoir au foyer près des cendres ; mais Alcinous l'en retira, pour le faire asseoir sur un trône magnifique.

Thucydide dit la même chose de Thémistocle lorsqu'il vint chez Admete, où ne l'ayant point trouvé, il se jeta aux pieds de la femme de ce prince, qui lui conseilla de prendre son fils entre ses bras, et d'attendre Admete aux pieds du foyer. L'historien ajoute que c'était la manière de supplier la plus efficace.

C'est encore dans le même état que Plutarque met Coriolan, lorsqu'il arriva chez le prince des Volsques ; il entre, dit-il, dans la maison de Tullus ; et aussi-tôt il s'approche du foyer, où il se tint dans un grand silence ; car le silence et l'air affligé, étaient encore des marques affectées par les suppliants, pour émouvoir la compassion. (D.J.)