S. f. (Grammaire) place d'honneur qu'on a droit d'occuper dans les compagnies.

PRESEANCE DES SOUVERAINS, (Cérémonial) il n'est pas possible de régler dans l'indépendance de l'état de nature la préséance des princes et des peuples en corps : dans l'état civil la chose n'est guère plus aisée. L'antiquité de l'état, ou de la famille régnante, l'étendue et l'opulence des pays qui sont sous leur domination, leurs forces, leur puissance, leur souveraineté absolue, leurs titres magnifiques, etc. rien de tout cela ne fonde un droit parfait à la préséance ; il faut qu'on l'ait acquis par quelque traité, ou dumoins par la concession tacite des princes ou des peuples avec lesquels on a à négocier.

On s'avisa dans le seizième siècle de régler à Rome le rang des rois ; le roi de France eut le pas après l'empereur ; la Castille, l'Aragon, le Portugal, la Sicile, devaient alterner avec l'Angleterre. On décida que l'Ecosse, la Hongrie, la Navarre, Chypre, la Bohème, et la Pologne, viendraient ensuite. Le Danemarck et la Suède furent mis au dernier rang ; mais cet arrangement prétendu des préséances, n'aboutit qu'à causer de nouveaux démêlés entre les souverains. Les princes d'Italie se soulevèrent à l'occasion du titre de grand-duc de Toscane, que le pape Pie V. avait donné à Cosme I. et dans la suite le duc de Ferrare lui disputa son rang. L'Espagne en fit de même à l'égard de la France ; en un mot, presque tous les rois ont voulu être égaux, tandis qu'aucun n'a jamais contesté le pas aux empereurs ; ils l'ont conservé en perdant leur puissance. (D.J.)