v. act. (Grammaire) il se dit au simple d'une route ; celui qui fait les premiers pas ouvre la route ; ceux qui le suivent la fraient. Une route frayée ou qui a été déjà fréquentée, c'est la même chose. Frayer à quelqu'un la route du vice, c'est lever ses scrupules, et lui applanir toutes les difficultés. Se frayer à soi-même une route, c'est par efforts de génie atteindre un but par des moyens qui sont inconnus aux autres, et qu'on s'est rendus propres et familiers.

FRAYER, (Monnaie) est un crime de faux monnoyeur, qui altère une pièce en imitant l'altération que le toucher et le temps ont pu produire. Ce crime est trop grossier et d'un lucre trop faible pour n'être pas facilement aperçu lorsqu'il s'étend sur trop d'espèces. Dans un payement où le frai attaque toutes les pièces, il est permis d'arrêter l'argent pour être justifié par l'ordonnance de Louis XIV. conséquemment à ce qui est prescrit.

FRAYER, signifie littéralement s'érailler, comme fait un drap ou une étoffe, à force de les frotter ou de les porter trop longtemps.

FRAYER, se dit des poissons. Voyez ci-devant FRAI.

En terme de Vénerie on dit qu'un cerf fraye, quand il frotte sa tête contre un arbre pour faire tomber la peau velue de ses nouvelles cornes. Voyez TETE et FRAYOIR.