Grammaire

mot, est 1. la troisième personne du présent de l'indicatif du verbe avoir. Il a de l'argent, il a peur, il a honte, il a envie, et avec le supin des verbes, elle a aimé, elle a vu, à l'imitation des Latins, habeo persuasum. Voyez SUPIN. Nos pères écrivaient cet a avec une h ; il ha, d'habet. On ne met aucun accent sur a verbe.

Dans cette façon de parler il y a, a est verbe. Cette façon de parler est une de ces expressions figurées, qui se sont introduites par imitation, par abus, ou catachrèse. On a dit au propre, Pierre a de l'argent, il a de l'esprit ; et par imitation on a dit, il y a de l'argent dans la bourse, il y a de l'esprit dans ces vers. Il, est alors un terme abstrait et général comme ce, on. Ce sont des termes métaphysiques formés à l'imitation des mots qui marquent des objets réels. L'y vient de l'ibi des Latins, et a la même signification. Il, y, c'est-à-dire là, ici, dans le point dont il s'agit. Il y a des hommes qui, etc. Il, c'est-à-dire, l'être métaphysique, l'être imaginé ou d'imitation, a dans le point dont il s'agit des hommes qui, etc. Dans les autres Langues on dit plus simplement, des hommes sont, qui, &c.

Préposition, vient du latin à, à dextris, à sinistris, à droite, à gauche. Plus souvent encore notre à vient de la préposition latine ad, loqui ad, parler à. On trouve aussi dicère ad. Cic. It lucrum ad me, (Plaute) le profit en vient à moi. Sinite parvulos venire ad me, laissez venir ces enfants à moi.

Observez que a mot, n'est jamais que ou la troisième personne du présent de l'indicatif du verbe avoir, ou une simple préposition. Ainsi à n'est jamais adverbe, comme quelques Grammairiens l'on cru, quoiqu'il entre dans plusieurs façons de parler adverbiales. Car l'adverbe n'a pas besoin d'être suivi d'un autre mot qui le détermine, ou, comme disent communément les Grammairiens, l'adverbe n'a jamais de régime ; parce que l'adverbe renferme en soi la préposition et le nom, prudemment, avec prudence. (V. ADVERBE) au lieu que la préposition a toujours un régime, c'est-à-dire, qu'elle est toujours suivie d'un autre mot, qui détermine la relation ou l'espèce de rapport que la préposition indique. Ainsi la préposition à peut bien entrer, comme toutes les autres prépositions, dans des façons de parler adverbiales : mais comme elle est toujours suivie de son complément, ou, comme on dit, de son régime, elle ne peut jamais être adverbe.

(Grammaire) c'est-à-dire, incipe à lineâ, commencez par une nouvelle ligne. On n'écrit point ces deux mots à lineâ, mais celui qui dicte un discours où il y a divers sens détachés, après avoir dicté le premier sens, dit à celui qui écrit : punctum... à lineâ : c'est-à-dire, terminez par un point ce que vous venez d'écrire ; laissez en blanc ce qui reste à remplir de votre dernière ligne ; quittez-la, finie ou non finie, et commencez-en une nouvelle, observant que le premier mot de cette nouvelle ligne commence par une capitale, et qu'il soit un peu rentré en dedans pour mieux marquer la séparation ou distinction de sens. On dit alors que ce nouveau sens est à lineâ, c'est-à-dire qu'il est détaché de ce qui précède, et qu'il commence une nouvelle ligne.

S. m. terme de Grammaire ; c'est le sixième cas des noms Latins. Ce cas est ainsi appelé du Latin ablatus, ôté, parce qu'on donne la terminaison de ce cas aux noms Latins qui sont le complément des prépositions à, absque, de, ex, sine, qui marquent extraction ou transport d'une chose à une autre : ablatus à me, ôté de moi ; ce qui ne veut pas dire qu'on ne doive mettre un nom à l'ablatif que lorsqu'il y a extraction ou transport ; car on met aussi à l'ablatif un nom qui détermine d'autres prépositions, comme clam, pro, prae, etc. mais il faut observer que ces sortes de dénominations se tirent de l'usage le plus fréquent, ou même de quelqu'un des usages. C'est ainsi que Priscien, frappé de l'un des usages de ce cas, l'appelle cas comparatif ; parce qu'en effet on met à l'ablatif l'un des correlatifs de la comparaison : Paulus est doctior Petro ; Paul est plus savant que Pierre. Varron l'appelle cas latin, parce qu'il est propre à la langue Latine. Les Grecs n'ont point de terminaison particulière pour marquer l'ablatif : c'est le génitif qui en fait la fonction ; et c'est pour cela que l'on trouve souvent en Latin le génitif à la manière des Grecs, au lieu de l'ablatif Latin.