S. f. (Corruption) état de ce qui est pourri. La pourriture a besoin d'un parfait croupissement pour s'emparer entièrement des corps ; l'action de l'air est nécessaire pour favoriser les progrès de la pourriture. Ce n'est pas un mouvement de pourriture qui opère la digestion. La pourriture contribue à la digestion par la macération qu'elle cause dans les aliments. Les effets de la pourriture sont remarquables dans la digestion, et elle se déclare par la mauvaise odeur des aliments passés dans les intestins mêlés avec la bile.

POURRITURE, (Médecine) l'espèce de corruption produite dans les humeurs par un mouvement automatique, laquelle corruption change le sel naturel en alkali volatil, et la graisse en une masse fétide, noirâtre, âcre, en partie tenace et en partie tenue, s'appelle pourriture.

Elle est causée par le ralentissement de la circulation, par une stagnation trop longue, par une combinaison de chaleur et d'humidité, par l'intromission de l'air, par le défaut d'aliments, ou pour en avoir pris des pourrissants, par la rétention d'une humeur inutîle ou morbifique, enfin une constitution endémique ou épidémique ; une trop grande chaleur jointe à l'augmentation de la circulation, produisent assez promptement cet état.

La pourriture varie suivant la nature des humeurs qu'elle attaque ; elle est différente dans le sang, dans la graisse, dans la moèlle, dans la bile, dans la gelée, dans la lymphe, dans le pus, dans l'urine, dans les excréments, dans la mucosité et dans le chyle.

De la différence de ces humeurs, du commencement et du progrès de la pourriture, des différentes parties qu'elle attaque et des causes qui la produisent, naissent un grand nombre de symptômes différents. Les solides se relâchent et deviennent fragiles, quelquefois ils se détruisent ; les humeurs sont en partie liquides, et en partie tenaces ; elles acquièrent un degré de fétidité et de noirceur, et perdent absolument leur caractère naturel. De-là les vents, les évacuations abondantes, les douleurs, une chaleur brulante, l'affoiblissement, et même le dérangement des fonctions du corps.

La méthode curative demande qu'on fasse attention aux causes, pour les éloigner ou les éviter ; dans l'impossibilité de pouvoir corriger ce qui est pourri, il faut employer intérieurement et extérieurement les antiputrides, les remèdes capables de préserver de la corruption les humeurs qui restent. Il faut avoir recours aux échauffans dans la pourriture froide ; mais dans la chaude, il convient d'employer les rafraichissants. Enfin il est nécessaire de faire sortir peu-à-peu les humeurs pourries par un émonctoire convenable. (D.J.)