S. m. (Morale) c'est l'habitude de céder à l'instinct qui nous porte aux plaisirs des sens ; il ne respecte pas les mœurs, mais il n'affecte pas de les braver ; il est sans délicatesse, et n'est justifié de ses choix que par son inconstance ; il tient le milieu entre la volupté et la débauche ; quand il est l'effet de l'âge ou du tempérament, il n'exclud ni les talents ni un beau caractère ; César et le maréchal de Saxe ont été libertins. Quand le libertinage tient à l'esprit, quand on cherche plus des besoins que des plaisirs, l'âme est nécessairement sans goût pour le beau, le grand et l'honnête. La table, ainsi que l'amour, a son libertinage ; Horace, Chaulieu, Anacréon étaient libertins de toutes les manières de l'être ; mais ils ont mis tant de philosophie, de bon goût et d'esprit dans leur libertinage, qu'ils ne l'ont que trop fait pardonner ; ils ont même eu des imitateurs que la nature destinait à être sages.