Droit moral

S. m. (Droit moral) magistrat constitué par le souverain, pour rendre la justice en son nom à ceux qui lui sont soumis.

Comme nous ne sommes que trop exposés à céder aux influences de la passion quand il s'agit de nos intérêts, on trouva bon, lorsque plusieurs familles se furent jointes ensemble dans un même lieu, d'établir des juges, et de les revêtir du pouvoir de vanger ceux qui auraient été offensés, de sorte que tous les autres membres de la communauté furent privés de la liberté qu'ils tenaient des mains de la nature. Ensuite on tâcha de remédier à ce que l'intrigue ou l'amitié, l'amour ou la haine, pourraient causer de fautes dans l'esprit des juges qu'on avait nommés. On fit à ce sujet des lais, qui réglèrent la manière d'avoir satisfaction des injures, et la satisfaction que chaque injure requérait. Les juges furent par ce moyen soumis aux lois ; on lia leurs mains, après leur avoir bandé les yeux pour les empêcher de favoriser personne ; c'est pourquoi, selon le style de la jurisprudence, ils doivent dire droit, et non pas faire droit. Ils ne sont pas les arbitres, mais les interprêtes et les défenseurs des lais. Qu'ils prennent donc garde de supplanter la loi, sous prétexte d'y suppléer, les jugements arbitraires coupent les nerfs aux lais, et ne leur laissent que la parole, pour m'exprimer avec le chancelier Bacon.