S. m. en matière de Gouvernement et de Commerce, est un officier chargé des affaires d'une ville ou d'une communauté ; c'est lui qui convoque les assemblées, et qui fait les représentations au ministère et au magistrat, etc. suivant l'exigence des cas.

Ce mot dérive du latin syndicus, ou plutôt du grec syndycos, qui signifie la même chose.

Le syndic est chargé de répondre de la conduite du corps ; il fait et reçoit les mémoires qui regardent les affaires ou les intérêts de la communauté ; il contrôle et corrige les actions et les fautes des particuliers qui dépendent de la communauté, ou du-moins il les fait blâmer ou réprimander dans les assemblées publiques. Dans le fond, le syndic est en même temps l'agent et le censeur de la communauté. La plupart des compagnies de Paris et d'autres villes, comme les universités et les communautés des arts et métiers, ont leur syndic aussi bien que la plupart des villes de Provence et de Languedoc.

On appelle aussi syndic, celui qui est chargé de solliciter une affaire commune, et où il est intéressé lui-même ; comme il arrive en particulier dans les directions où il se trouve plusieurs créanciers d'un même débiteur qui a fait banqueroute, ou qui est mort insolvable. Voyez AVOCAT, etc.

Les premiers magistrats de la ville de Genève, s'appellent syndics ; il y en a quatre pour chaque année ; le premier préside au conseil des vingt-cinq, qui est le conseil principal de la ville, et où l'on décide de toutes les affaires tant civiles que politiques : les quatre syndics élus ne peuvent revenir en charge qu'au bout de quatre ans ; de sorte que le syndicat roule entre seize personnes, que l'on choisit toujours dans le nombre de ceux qui composent le conseil des vingt-cinq.

Syndic est aussi le nom que le roi Louis XIV. a accordé par les arrêts de son conseil d'état pour l'érection des chambres particulières de commerce dans quelques villes de son royaume aux marchands, négociants ou autres qui composent lesdites chambres. Ceux de Rouen sont appelés syndics du commerce de la province de Normandie : à Lille simplement syndics de la chambre de commerce : dans les autres villes ce sont des députés ou directeurs. Voyez CHAMBRE DE COMMERCE, DEPUTES DU COMMERCE, etc. Dictionnaire de commerce, tome III. lettre V. p. 256.

SYNDIC, (Littér. grec.) ; ce mot avait en grec deux significations ; il signifiait en premier lieu, tout orateur commis pour défendre avec un autre la même cause. En second lieu, il désignait un orateur choisi, et député pour soutenir les prérogatives d'une ville, ou d'une nation entière. Ainsi nous lisons dans Plutarque, que les Athéniens élurent Aristide pour syndic, et le chargèrent de plaider au nom de leurs citoyens, la cause de toute la Grèce, on ne pouvait pas être deux fois syndic dans ce dernier sens. Nous avons emprunté le terme de syndic, mais nous en avons un peu détourné la signification, car en France il veut dire celui qui est élu pour prendre soin des affaires d'une communauté, ou d'un corps dont il est membre. (D.J.)