(Jurisprudence) signifie souvent la même chose qu'impôt ou tribut : on dit, par exemple, l'imposition des tailles, celle du dixième ou du vingtième, etc.

Quelquefois par imposition, on entend la repartition qui est faite de ces impôts sur les contribuables. Voyez IMPOT. (A)

IMPOSITION. On se sert de ce mot en Lorraine, au lieu de celui de taille, pour exprimer les sommes qui se lèvent sur les sujets pour les besoins de l'état. Les impositions de cette province pour l'année 1748 montent, sans y comprendre celle du vingtième, à près de deux millions neuf cent trente-cinq mille livres au cours de France. La principale imposition est appelée subvention. C'était autrefois la seule, et elle comprenait toutes les charges. Elle n'est ni réelle, ni personnelle ; elle est mixte. Les autres impositions, qui se répartissent sur les mêmes principes que la subvention, sont pour la dépense des ponts et chaussées ; la solde de la maréchaussée ; les gages et appointements d'officiers militaires, de judicature, de finance, et pour le supplément du prix des fourrages aux troupes de cavalerie en quartier dans la province. Le roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, fixe chaque année par des arrêts de son conseil des finances, la somme imposée sur les deux duchés. La Lorraine en supporte ordinairement les deux tiers, le Barrais le surplus. Ces arrêts sont adressés avec des lettres patentes à la chambre des comptes de Lorraine et à la chambre des comptes de Bar, lesquelles en font chacune dans sa province la répartition sur les différentes paroisses ou communautés qui en dépendent. Elles adressent à chaque communauté un mandement fort étendu, qui explique les principes et la manière de procéder à la levée des deniers de l'imposition, l'exemption qui en est accordée aux nobles, aux ecclésiastiques, etc. Aussi-tôt après la réception du mandement de la chambre des comptes, le maire ou principal officier fait assembler la communauté, et on élit trois asseyeurs à la pluralité des voix, l'un tiré de la haute classe, un autre de la moyenne classe, le troisième de la basse classe des contribuables. Ces asseyeurs font seuls sur les particuliers la répartition de la somme imposée sur le corps de la communauté. Le rôle qu'ils en ont formé est remis à deux collecteurs choisis et différents des asseyeurs. Ces collecteurs font la levée et le recouvrement des deniers sans le ministère d'huissiers ou sergens, et portent les deniers au receveur particulier des finances en deux termes, Janvier et Juillet. Les sommes se remettent ensuite par le receveur particulier au receveur général des finances en exercice.

L'imposition du vingtième n'a commencé en Lorraine qu'en 1750. Le second vingtiéme au premier Octobre 1756 ; et les quatre sous en sus du premier vingtième en Janvier 1757. Il s'y perçait comme en France. Article de M. DURIVAL le jeune.

IMPOSITION des mains, (Théologie) onction ecclésiastique par laquelle la mission évangélique et le pouvoir d'absoudre sont communiqués. Voyez CHIROTONIE et MAIN.

L'imposition des mains était une cérémonie judaïque, qui s'était introduite, non par quelque loi divine, mais par la coutume, et toutes les fois que l'on priait Dieu pour quelqu'un, on lui mettait les mains sur la tête.

Notre Sauveur a suivi cette coutume, soit qu'il fallut benir des enfants ou guérir des malades, en joignant la prière à cette cérémonie. Les apôtres de même imposaient les mains à ceux à qui ils conféraient le S. Esprit. Les prêtres en usaient ainsi, lorsqu'ils introduisaient quelqu'un dans leur corps ; et les apôtres eux-mêmes recevaient de nouveau l'imposition des mains, lorsqu'ils s'engageaient à quelque nouveau dessein. L'ancienne église donnait l'imposition des mains à ceux qui se mariaient, et les Abyssins le font encore. Voyez MARIAGE.

Mais ce nom qui est général dans sa première signification, a été restreint par l'usage à l'imposition des mains par laquelle on confère les ordres. Spanheim a fait un traité de impositione manuum. Tribenhorius et Braunius ont suivi son exemple. Voyez ORDINATION.

Il est aussi fait mention fréquemment dans les écrits des pères et des auteurs ecclésiastiques, d'une imposition des mains par laquelle on recevait les hérétiques qui, abjurant leurs erreurs, rentraient dans le sein de l'Eglise. On sait que le sacrement de confirmation se confère par l'imposition des mains de l'évêque, jointe à l'onction du saint chrême et à la prière. Il y avait encore une autre imposition des mains pour reconcilier les pénitens, ce qui a fait soutenir à quelques théologiens que l'imposition des mains était la matière du sacrement de pénitence, mais ce sentiment n'est pas suivi. Le plus grand nombre pense que cette imposition des mains usitée dans la primitive Eglise à l'égard des pénitens, était seulement cérémonielle et non sacramentelle.

Imposition se dit aussi d'une espèce de transplantation qui se fait pour la cure de certaines maladies. Voyez TRANSPLANTATION.

On prend le plus que l'on peut de la mumie ou de l'excrément de la partie malade, ou de tous les deux ensemble, on les place dans un arbre ou dans une plante, entre l'écorce et le bois, et on recouvre le tout avec du limon. Au lieu de cela, il y en a qui font un trou de tarière dans le bois pour y placer cette mumie ou cet excrément ; après quoi ils bouchent le trou avec un tampon de même bois, et mettent du limon par-dessus.

Lorsqu'on souhaite un effet durable, il faut choisir un arbre de longue durée, comme le chêne. Si on le veut prompt, il faut un arbre qui croisse promptement ; et dans ce dernier cas, on doit retirer ce qui sert de milieu à la transplantation, si-tôt que l'effet s'est ensuivi, à cause que la trop grande altération de l'esprit pourrait nuire au malade. Dict. de Trévoux.

IMPOSITION, terme d'Imprimerie en lettres ; c'est une des fonctions du compositeur : lorsqu'il a le nombre de pages qu'il lui faut pour imposer, il les arrange sur le marbre, suivant les règles de l'art, amplement détaillées dans l'article de la main d'œuvre de l'IMPRIMERIE. Voyez cet article. Ensuite il confère les folio de ses pages pour voir si elles sont bien placées, pose le châssis, place la garniture, délie les pages, et les serre dans la garniture, jette les yeux sur chaque page l'une après l'autre pour voir s'il n'y a point quelques lettres dérangées ; s'il y en a, les redresse avec la pointe, garnit la forme de coins, les serre avec la main, taque la forme, et la serre. Les pages doivent être placées de manière que quand les deux côtés du papier sont imprimés, la seconde page se trouve au revers de la première, la quatrième au revers de la troisième, et ainsi de suite. Voyez tous les mots italiques chacun à leur article. Voyez aussi les Planches de l'Imprimerie.