(Jurisprudence) est celui qui fait des diligences pour parvenir à quelque chose. On dit d'un récipiendaire, qu'il est poursuivant sa réception dans un tel office.

On appelle aussi poursuivant, celui d'entre les créanciers qui a le premier introduit une instance de préférence ou de contribution, de saisie réelle, d'ordre, et qui fait les diligences nécessaires pour mettre ladite instance à fin.

On appelle poursuivant la saisie réelle, criées, vente et adjudication par decret, celui qui a fait saisir réellement un immeuble de son débiteur, pour le faire vendre, et être payé sur le prix.

Quand l'adjudication est faite, celui qui était poursuivant la saisie réelle devient poursuivant l'ordre et distribution du prix de l'adjudication. Voyez ci-devant POURSUITE. (A)

POURSUIVANT d'amour, (Histoire de la Chevalerie) on vit autrefois à la guerre plusieurs chevaliers prendre le nom de poursuivant d'amour, et d'autres titres pareils ; se parer du portrait, de la devise et de la livrée de leurs maîtresses ; aller sérieusement dans les siéges, dans les escarmouches, et dans les batailles ; offrir le combat à l'ennemi, pour lui disputer l'avantage d'avoir une dame plus belle et plus vertueuse que la sienne, et de l'aimer avec plus de passion. Un écuyer anglais, capitaine du château de Beaufort, qui en 1369 prit parti pour la France, se nommait le poursuivant d'amour. Il est encore fait mention de lui sous ce nom dans l'histoire de Bertrand du Guesclin. Saint-Palais, Histoire de la Chevalerie.

POURSUIVANT d'armes, (chevalier anc.) ce mot s'est dit autrefois des gentilshommes qui s'attachaient aux hérauts pour aspirer à leur charge, à laquelle ils ne pouvaient parvenir qu'après sept ans d'apprentissage passés dans cet exercice. Ils étaient de la dépendance des hérauts, et assistaient à leur chapitre. Un seigneur banneret pouvait avoir des poursuivants sous l'aveu de quelque héraut.

Leurs cottes d'armes étaient différentes de celles des hérauts : les poursuivants la portaient tournée sur le bras, les hérauts devant et derrière ; et le roi d'armes la portait semée de lys, la couronne sur l'écu.

Le détail des fonctions de leur ministère est amplement expliqué dans un manuscrit composé par René d'Anjou, roi de Sicile, et qui se conserve dans la bibliothéque du roi. Dans un état de France fait et arrêté en 1644, il y a trois poursuivants d'armes : le premier ayant 200 livres de gages, et les autres chacun 100 liv.

La cérémonie de l'institution des poursuivants d'armes, était des plus solennelle. Ils étaient présentés par un héraut d'armes en habit de cérémonie à leur seigneur et maître pour être nommés. Ils ne devaient point être faits pendant une moindre fête qu'un dimanche. Le héraut les conduisait par la main gauche au seigneur, et en présence de plusieurs témoins appelés à cet effet, il lui demandait quel nom il lui plaisait que portât son poursuivant d'armes ; et le seigneur l'ayant déclaré, le héraut l'appelait de ce nom. Ces noms arbitraires contenaient souvent des devises énigmatiques, qu'on appliquait aux poursuivants d'armes pour les distinguer. Il y en a plusieurs exemples dans les anciens titres : cependant le poursuivant ne fait nul serment aux armes, et peut rendre ses armes sans rien méfaire ; ce sont les termes d'un ancien manuscrit cité par le P. Ménetrier dans son livre de la chevalerie. (D.J.)