S. m. (Jurisprudence) est une manière de revêtir quelqu'un de la propriété des biens qu'on lui transmet. Ce ravestissement s'opère de la part de celui qui donne en se dévestissant et désaisissant de ses biens, et en revestissant de ces mêmes biens le donataire.

Il y a ravestissement d'héritage et ravestissement de meubles.

On distingue aussi le ravestissement par lettres du ravestissement de sang.

Le ravestissement par lettres est celui qui s'opère par le moyen d'un acte de ravestissement ou saisine qui est donné par les hommes de loi.

Cette manière de donner a lieu entre conjoints, c'est une donation mutuelle qu'ils se font devant les gens de loi ; il en est parlé dans les coutumes de Cambrai, Lille, scelin locale de Lille, Valenciennes et Béthune. Dans ces coutumes, les conjoints ne se peuvent donner mutuellement que par vest et devest, saisine et dessaisine, c'est-à-dire chacun se dessaisissant en faveur de l'autre, et chacun se faisant vestir et ensaisiner par les hommes de loi de ce qui lui est donné, ce que l'on appelle devoir de loi ; mais quoique l'effet de ces devoirs soit de dessaisir celui qui aliene, et de saisir ou ensaisiner celui qui acquiert ; cependant le ravestissement passé par-devant loi acquiert que le survivant des conjoints soit par loi remis ès biens dont le ravestissement est fait en-dedans l'an après le trépas du premier décédant quant aux héritages, et dans quarante jours quant aux meubles, après que le décès du prémourant est venu à sa connaissance.

Le ravestissement de sang est un droit par lequel le survivant des conjoints jouït en usufruit de la moitié des héritages cottiers ou mainfermes de ses enfants, ce droit n'a lieu qu'en premier et noble mariage, et ne dure que tant que les enfants qui en sont venus sont vivants. Voyez les coutumes ci-dessus citées ; Desjaunaux, sur celle de Cambrai ; Bouteiller, dans sa somme rurale, p. 885 ; et le glossaire de Laurière au mot Ravestissement. (A)