S. m. (Jurisprudence) signifie trone ou souche commune, dont plusieurs personnes sont issues. Ce mot vient de l'allemand stoc, ou de l'anglo-saxon stocce, qui veut pareillement dire tronc.

On se sert de ce terme en matiére de propres, soit réels ou fictifs, pour exprimer la souche commune d'où sortait celui qui a possédé le propre.

Dans les coutumes de simple côté ou de côté et ligne, on confond souvent le terme d'estoc avec celui de côté ; mais dans les coutumes souchères, le terme d'estoc s'entend, comme on vient de le dire, pour la souche commune.

La coutume de Dourdan, qui est du nombre des coutumes souchères, explique bien (art. 117.) la différence qu'il y a entre estoc et coté et ligne ; et sont entendus, dit cet article, les plus prochains de l'estoc et ligne, ceux qui sont descendus de celui duquel les héritages sont procédés, et qui les a mis dans la ligne ; et où ils n'en seraient descendus, encore qu'ils fussent parents du défunt de ce côté, ils ne peuvent prétendre les héritages contre les plus prochains lignagers d'icelui défunt, posé qu'ils ne fussent lignagers dudit côté dont les héritages sont procédés. Voyez Renusson, traité des propres, ch. VIe sect. 5. et aux mots COTE, COUTUMES SOUCHERES, LIGNE, PROPRES. (A)

ESTOC-ET-LIGNE, (Monnaie) les enfants et petits-enfants des monnoyeurs, tailleresses, ouvriers ; enfin de ceux qui ont été reçus et qui ont prêté serment, sont dits être d'estoc-&-ligne de monnayage : les ainés ont le droit d'être reçus, en cas de mort ou de résignation, à la place de leurs pères ou mères, selon le sexe et la place. Les cadets ne peuvent avoir ce droit, mais on les reçoit dans des places inférieures, et ils avancent selon les événements, les occasions, et leur habileté.

ESTOC, (Art militaire) c'est ainsi qu'on exprime souvent la pointe d'un sabre ou d'une épée. Frapper d'estoc, c'est pointer ou pousser l'épée ou le sabre pour le faire entrer par la pointe ; et frapper de taille, c'est sabrer ou donner des coups avec le tranchant du sabre ou de l'épée. Dans les différents exercices des soldats romains, " on leur montrait, dit Vegece, principalement à pointer : avec quelque force, qu'un coup de tranchant soit appuyé, il tue rarement, parce que les armes défensives et les os l'empêchent de pénétrer, tandis que la pointe, enfoncée seulement de deux doigts, fait souvent une blessure mortelle. D'ailleurs il n'est pas possible de donner un coup de sabre sans découvrir le bras et le côté droit ; au lieu qu'on peut pointer, sans donner de jour à son ennemi, et le percer avant qu'il voie venir l'épée ". Nouv. trad. de Vegece, par M. de Sigrais. (Q)

ESTOC, (Com. de bois) On dit une coupe à blanc-estoc, quand on abat tous les arbres d'une forêt, sans en réserver aucun.

ESTOCADE ou BOTTE, (Escrime) est un coup de pointe quelconque qu'on allonge à l'ennemi.

On peut terminer une estocade de cinq façons, dedans les armes, dehors les armes, dessus les armes, sous les armes, et en flanconade.