S. m. (Jurisprudence) se prend quelquefois pour degré d'honneur ou dignité.

Il s'entend aussi des degrés que l'on obtient dans les universités ; on dit faire insinuer ses grades, jeter ses grades sur un bénéfice.

Les grades obtenus per saltum, sont ceux qui ont été obtenus précipitamment sans avoir le temps d'étude nécessaire, et sans observer entre l'obtention de deux degrés les interstices nécessaires. Voyez DEGRE et GRADUES. (A)

GRADE, (Jurisprudence romaine) L'empereur Justinien établit qu'il faudrait passer par cinq différents grades, avant que d'arriver à celui de docteur ès lois ; il ordonna donc que dans la première année on expliquât aux écoliers les institutes qui portaient son nom ; et l'on appelait ceux à qui l'on enseignait les principes de cette jurisprudence, justinianaei : dans la seconde année, on leur interprétait les édits perpétuels des préteurs ; et ils étaient surnommés edictales : dans la troisième année, ils passaient à l'étude des décisions de Papinien, dont ils prenaient le nom de papinianistae : dans la quatrième année, on leur faisait expliquer les endroits les plus difficiles des lais, et on les appelait lytae, du mot grec , solvo, parce qu'ils étaient plus libres dans leurs travaux : dans la cinquième année, on les honorait du titre de prolytae, ou gens affranchis des études de droit.

Cet établissement de Justinien ne fut pas de longue durée ; toutes les Sciences déjà tombées de son temps, s'éteignirent avec l'empire romain, et les premières étincelles de leur renaissance ne commencèrent à paraitre que dans les douzième et treizième siècles ; il fallut en exciter l'étude par des honneurs et des grades, qui donnent encore des droits et des privilèges qu'on ne devrait accorder dans des siècles éclairés, qu'à ceux qui les méritent par leurs talents et leurs lumières. (D.J.)