S. m. (Grammaire, Jurisprudence) du latin tributum, signifie une imposition qu'un état paye au souverain d'un autre état, ou que les sujets paient à leur prince.

Chez les Romains on distinguait plusieurs sortes de tributs, savoir jugatio, redevance foncière qui se payait pour des terres, selon la quantité ; pro numero jugerum annona quasi ab anno, quand elle se payait en fruits de l'année ; census, redevance qui se payait au fisc de l'empereur pour marque de la seigneurie universelle, on l'appelait aussi tributum ; mais lorsqu'elle se payait aux provinces qui étaient dans le partage du peuple, on l'appelait stipendium. Dans la suite on confondit ces termes stipendium et tributum ; on appelait canon, la redevance qui se payait pour les terres du domaine ; vectigal, le droit que l'on payait pour l'entrée ou sortie des marchandises.

Parmi nous on appelle tributs ce qui se lève sur les personnes, comme la capitation ; impôt ou imposition, ce qui se lève sur les denrées et marchandises : cependant on confond souvent les termes de tribut et d'impôt, et le terme d'imposition comprend toutes sortes de tributs et de droits.

Il n'appartient qu'au souverain de mettre des tributs et impôts sur ses sujets. Voyez le Bret, Traité de la souver. (A)

TRIBUT, (Gouvernement politique.) Voyez TAXE, IMPOSITION, IMPOT, SUBSIDE, etc.

C'est assez d'ajouter avec l'auteur de l'Esprit des lois, qu'il n'y a point d'état où l'on ait plus besoin de tributs que dans ceux qui dégénèrent et qui s'affoiblissent, de sorte qu'on y augmente les charges à proportion que le peuple peut moins les supporter. Dans les beaux jours de la république romaine on n'augmenta jamais les tributs ; dans la décadence de l'empire romain, ils devinrent intolérables. Il faut lire dans Salvien les horribles exactions que l'on faisait dans les provinces. Les citoyens poursuivis par les traitants, cette cruelle peste des états, n'avaient d'autre ressource que de se réfugier chez les Barbares, ou de donner leur liberté à ceux qui la voulaient prendre. (D.J.)

TRIBUT, (Critique sacrée) , tributum ; ce mot se trouve dans l'Ecriture, et signifie en général tout impôt mis par le prince sur ses sujets ; mais il faut remarquer que le terme grec , Rom. XIIIe 6. désigne l'impôt pour les terres ; et , l'impôt pour les marchandises. Hégésippe parlant du bien des descendants de Judas, frère de Notre-Seigneur, dit qu'ils possédaient entre eux 239 arpens de terre ; qu'ils les travaillaient de leurs mains, et qu'ils en payaient le tribut, . Avant Salomon les Juifs n'étaient point adstreints à des corvées, et autres contributions pour les ouvrages publics ; ce prince, par cette nouveauté, aliéna les esprits de tout le peuple, et jeta les semences de la terrible sédition qui éclata sous son fils. (D.J.)

TRIBUTS, levée des, un mot suffira. " Dans la perception des tributs, la faveur ne doit pas accorder à des hommes nouveaux de partager avec le prince, et inégalement pour lui, les revenus de l'état, les denrées du peuple. " Esprit des lois. (D.J.)