S. f. (Jurisprudence) signifie la cinquième. La quinte et surabondante criée est une cinquième criée que l'on ordonne quelquefois outre les quatre criées ordinaires, pour suppléer à ce qui pourrait manquer à quelqu'une de ces criées. Voyez CRIEES.

Quinte d'Angers est la septaine, le territoire, la banlieue, la voirie, l'étendue de la juridiction du prevôt ou autre premier juge ordinaire. Ce terme vient de ce que les Poitevins et les Angevins donnaient aux banlieues de leurs villes l'espace de 5000 pas, coutume d'Anjou, article xxxv. Touraille, en sa note sur cet article, pense que ce terme vient de ce que le juge a droit de faire tirer la quintaine dans sa juridiction. Menage croit que ce mot quinte vient de ce que la juridiction du prevôt d'Angers est composée de cinq châtellenies, mais la première étymologie parait la meilleure. Voyez Ducange sur Joinville, Chopin sur Anjou, le gloss. de Laurière, et ci-devant le mot QUINTAINE.

QUINTE, s. f. en Musique, est la seconde des trois consonnances parfaites. Voyez CONSONNANCE. Son rapport est de 2 à 3 ; elle est composée de quatre degrés diatoniques ou de cinq sons, d'où lui est venu le nom de quinte. Son intervalle est de trois tons et demi.

La quinte peut s'altérer de deux manières ; savoir en diminuant son intervalle d'un semi-ton, et alors elle s'appelle fausse-quinte, et devrait s'appeler quinte diminuée ; ou en augmentant d'un semi-ton ce même intervalle, ce qui rend la quinte superflue. Desorte que la quinte superflue a quatre tons, et la fausse quinte trois seulement, comme le triton.

Il y a deux accords qui portent le nom de quinte, savoir l'accord de quinte et sixte, qu'on appelle aussi grande-sixte ou sixte ajoutée, et l'accord de quinte superflue. Le premier de ces deux accords se considère de deux manières, savoir, comme un renversement de l'accord de septième, la tierce du son fondamental étant portée au grave, c'est l'accord de grande sixte ; ou bien, comme un accord direct dont le son fondamental est au grave, et c'est alors l'accord de sixte ajoutée. Le second est un accord dominant en mode mineur au-dessous duquel on fait entendre la médiante, avec laquelle la note sensible fait quinte superflue. Voyez ACCORD.

Il est défendu en composition de faire deux quintes justes de suite par mouvement semblable entre les mêmes parties ; cela choquerait l'oreille, et annoncerait une double modulation.

M. Rameau prétend rendre raison de cette règle par le défaut de liaison entre les accords. Il se trompe : premièrement on peut former ces deux quintes, et conserver la liaison harmonique : secondement, même avec cette liaison, les deux quintes n'en sont pas moins mauvaises : troisiemement, il faudrait, par le même principe, étendre la règle aux tierces majeures ; ce qui n'est pas et ne doit pas être, car il n'appartient point à nos hypothèses de contrarier le jugement de l'oreille, mais seulement d'en rendre raison. (S)

QUINTE-FAUSSE, en Musique, est une quinte réputée juste dans l'harmonie, mais qui, par la force de la modulation, se trouve affoiblie d'un semi-ton. Telle est celle de l'accord de septième sur la seconde note du ton en mode mineur.

La fausse-quinte est une dissonnance qu'il faut sauver ; mais la quinte-fausse peut passer pour consonnance, et être traitée comme telle quand on compose à quatre parties. Voyez FAUSSE-QUINTE. (S)

QUINTE DE FLUTE A BEC, (Lutherie) instrument dont la figure et la tablature est semblable à celles de la flute à bec. Voyez FLUTE A BEC. Elle sonne la quarte au-dessous de la taille décrite dans l'article cité, et l'unisson des deux octaves supérieures du clavecin. Cet instrument a une 16e d'étendue, comprise depuis l'ut de la clé, ou du milieu du clavecin jusqu'au d la re tout en-haut. Voyez la table du rapport de l'étendue de tous les instruments.

QUINTE DE FLUTE TRAVERSIERE (Lutherie) est un instrument entièrement semblable à la flute traversière, et qui sonne la quinte au-dessus. Sa tablature et sa construction est entièrement semblable, en sorte que cet instrument ne diffère de la flute traversière ordinaire qu'en ce qu'il est plus petit dans la raison de 3 à 2. Voyez FLUTE TRAVERSIERE.

QUINTE DE VIOLON, (Lutherie) instrument de Musique en tout semblable au violon, voyez VIOLON, dont il ne diffère que parce qu'il est plus gros, et qu'il sonne la quinte au-dessous. Voyez la table du rapport de l'étendue des instruments de Musique. L'accord à vide est par quintes, et les cordes rendent à vide en commençant par la chanterelle les sons la, ré, sol, ut. Cet instrument est aussi nommé taille et haute-contre de violon.

QUINTE, (Maréchalerie) fantaisie qui tient du cheval rétif ; car le cheval se défend pendant quelques instants, et ne veut point avancer. Les mules sont sujettes à ce défaut.

QUINTE, parer en, terme d'escrime, voyez PARADE DE FLANCONADE.

QUINTE, au jeu de piquet, c'est une séquence de cinq cartes de même couleur, comme as, roi, dame, valet et dix ; roi, dame, valet, dix et neuf ; dame, valet, dix, neuf et huit ; valet, dix, neuf, huit et sept, la plus forte emportant la plus faible, et vaut quinze à celui qui l'a dans son jeu.