(Jurisprudence) signifie parer, garantir, sauver, opposer quelqu'exception ou défense.

Couvrir un fief ou arriere-fief, c'est prévenir et empêcher la saisie féodale d'un fief qui est ouvert, en faisant la foi et hommage ou offrant de la faire, et de payer les droits si aucuns sont dû..

Couvrir une fin de non-recevoir, c'est la parer, l'écarter de manière qu'elle ne peut plus être opposée. La fin de non-recevoir que l'on pouvait opposer au demandeur est couverte, lorsque le défendeur a procédé volontairement au fond sans opposer la fin de non-recevoir, et sans qu'elle ait été réservée par aucun jugement : c'est pourquoi l'ordonnance de 1667, tit. Ve art. 5. veut que l'on emploie dans les défenses les fins de non-recevoir, nullité des exploits, ou autres exceptions péremptoires, si aucunes y a, pour y être préalablement fait droit.

Couvrir une nullité, c'est l'écarter par une espèce de fin de non-recevoir ; ce qui arrive lorsque celui qui pouvait débattre de nullité un explait, jugement, ou acte, a approuvé cet acte, et a procédé volontairement en conséquence. Voyez ce qui est dit dans l'article précédent.

Couvrir la péremption, c'est la prévenir de manière qu'elle ne puisse plus être opposée. Lorsqu'il y a eu cessation de procédures pendant trois ans, celui qui a intérêt de faire anéantir ces procédures, peut en demander la péremption : mais si avant qu'elle soit demandée il se fait de part ou d'autre la moindre procédure, quoique ce soit depuis les trois ans, la péremption est couverte. Voyez PEREMPTION.

Couvrir la prescription ; c'est lorsque par quelqu'acte de possession ou par quelque procédure, on interrompt la prescription qui commençait à courir. (A)

COUVRIR, en terme de Cirier, c'est mettre la dernière couche aux bougies, en les attachant par la tête au cerceau. Voyez CERCEAU et TETE.

COUVRIR, (Jardinage) On dit couvrir de fumier sec un carré d'artichaux, pour les préserver de la gelée ; couvrir avec de la litière des figuiers, des jasmins, des grenadiers, une planche de salade nouvellement semée, une de chicorée. On couvre avec des paillassons ou une toile, des plantes nouvellement levées sur la couche, pour leur ôter le trop grand soleil. (K)

COUVRIR UNE AIGUILLE, terme à l'usage de ceux qui font les filets pour la pêche et la chasse : leur aiguille est ordinairement de bois ; et la couvrir, c'est mettre du fil dessus.

COUVRIR ou SAILLIR, (Manège) se dit des juments auxquelles on donne l'étalon. C'est une mauvaise coutume de faire couvrir les cavales en main, c'est-à-dire en les tenant par le licou ou par la bride ; il vaut mieux les laisser dans leur liberté naturelle, le poulain en est beaucoup mieux formé. (V)

COUVRIR, (Reliure) Quand les couvertures sont parées, on les trempe à la colle, et ensuite on prend le livre prêt à couvrir, on égalise les bords du carton de chaque côté du volume, ce qui s'appelle égaliser les chasses. Ensuite on applique le carton qui est renversé sur la table ; et quand la colle a attaché la couverture au carton, on met le livre sur son champ, et en passant le plat de la main dans toute l'étendue, et ensuite le plioir, on tire bien le cuir sur les bords, pour qu'il soit exactement tendu de toute part sans faire aucun pli. Quand cela est entièrement fait, on renverse tout-à-l'entour du carton les extrémités de la couverture en-dedans du carton, et on pince exactement les bouts de la peau aux angles, que l'on coupe, afin qu'en-dedans on puisse croiser ce qui en reste sans faire une élevation desagréable ; ensuite on coèffe les tranchefils. Voyez COEFFER, TREMPER A LA COLLE LES COUVERTURES.

La même façon se pratique pour toutes sortes de couvertures.

COUVRIR, en terme de Raffineur de sucre ; c'est mettre sur la pâte du pain une couche de terre délayée en bouillie, pour entraîner le syrop avec l'eau qui sort de cette terre, et filtre à travers le pain.

COUVRIR, au trictrac ; c'est placer une dame sur une autre qui était découverte ou seule. Voyez TRICTRAC.