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Catégorie parente: Morale
Catégorie : Jurisprudence
S. f. (Jurisprudence) est la possession de deux femmes vivantes en même temps, contractée par le mariage. Voyez MARIAGE.

Ceux qui étaient convaincus de bigamie chez les Romains, étaient notés d'infamie ; et anciennement ils étaient punis de mort en France. Voyez POLYGAMIE.

Ce terme, en Droit, s'entend aussi de deux mariages successifs, ou du mariage de celui qui épouse une veuve. Ce sont, selon les canonistes, deux empêchements de parvenir aux ordres ou à un évêché, à moins qu'on n'en ait dispense. Ce point de discipline est fondé sur ce que dit S. Paul, qu'un évêque n'ait qu'une seule femme. I. Timoth. IIIe 2. Apost. const. 17. 18.

Il y a deux sortes de bigamie ; la réelle, quand un homme se marie deux fois ; et l'interprétative, quand un homme épouse une veuve ou une femme débauchée ; ce qui est regardé comme un second mariage. C'est pourquoi le P. Doucine distingue et remarque qu'Irenée ayant été marié deux fais, doit avoir été en ce sens coupable de bigamie, et qu'il fut évêque de Tyr, contre la disposition expresse des canons. Il montre, avec S. Jérôme, que ceux qui épousent deux femmes, après qu'ils ont été baptisés, sont bigames : mais S. Ambraise et S. Augustin disent expressément que celui-là est bigame, qui épouse une femme qui avait déjà été mariée, soit avant, soit après le baptême. Histoire du Nestorianisme.

Les canonistes prétendent même qu'il y a bigamie qui opère l'irrégularité, si un homme, après que sa femme est tombée en adultère, a commerce avec elle, ne fût-ce qu'une fais.

Il y a une autre sorte de bigamie par interprétation, comme quand une personne, qui est dans les ordres sacrés, ou qui s'est engagée dans quelque ordre monastique, se marie. Le pape en peut dispenser, du moins y a-t-il des occasions où il le fait. Il y a aussi une sorte de bigamie spirituelle, comme quand une personne possède deux bénéfices incompatibles, comme deux évêchés, deux cures, deux chanoineries, sub eodem tecto, etc. (H)




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