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Catégorie parente: Morale
Catégorie : Jurisprudence
S. f. (Jurisprudence) est une qualité honorable, dont celui qui en est revêtu peut prendre le titre et en accompagner son nom ; c'est une qualité qui relève l'état de la personne, et qui a été ainsi appelée comme pour dire qu'elle rend la personne digne de la considération publique attachée à sa place : comme quand un président ou conseiller de cour souveraine ajoute à son nom sa qualité de conseiller.

La dignité des personnes est différente de leur condition, qui ne concerne que l'état ; comme d'être libre ou affranchi, père ou fils de famille, en tutele, émancipé ou majeur.

Toute qualité honorable ne forme pas une dignité ; il faut que ce soit un titre que la personne puisse prendre elle-même : ainsi les qualités de riche et de savant ne sont pas des dignités, parce qu'on ne se qualifie pas soi-même de riche ni de savant.

Les Grecs et les Romains, et tous les anciens en général, ne connaissaient d'autres dignités que celles qui pouvaient résulter des ordres ou des offices. Tout ordre n'était pas dignité ; en effet il y avait trois ordres ou classes différentes de citoyens à Rome ; savoir l'ordre des sénateurs, celui des chevaliers, et le peuple. De ces trois ordres il n'y avait que les deux premiers qui attribuassent quelque dignité à ceux qui en étaient membres ; aucun de ces ordres, même les deux premiers qui étaient honorables, ne donnait point part à la puissance publique : mais les deux premiers ordres donnaient une aptitude pour parvenir aux offices auxquels la puissance publique était attachée.

Les offices n'étaient pas tous non plus considérés comme des dignités ; il n'y avait que ceux auxquels la puissance publique était attachée : les Grecs et les Romains appelaient ces sortes d'offices honores seu dignitates, parce qu'ils relevaient l'état des personnes, et que les magistrats (c'est ainsi que l'on appelait ceux qui étaient revêtus de ces dignités) n'avaient la plupart aucun gage, ni la liberté de prendre aucun émolument ; de sorte que l'honneur était leur seule récompense.

En France, les dignités procedent de trois sources différentes ; savoir des offices qui ont quelque part dans l'exercice de la puissance publique, des ordres qui donnent quelque titre honorable, et enfin des seigneuries. Cette troisième sorte de dignité s'acquiert par la possession des fiefs et des justices que l'on y a attachées ; ce qui est de l'invention des Francs ou du moins des peuples du Nord, dont ils ont emprunté l'usage des fiefs.

On distingue parmi nous les dignités ecclésiastiques des dignités temporelles.

Les dignités ecclésiastiques sont celles du pape, des cardinaux, des archevêques, évêques, abbés, de ceux qui ont quelque prééminence dans le chapitre, comme les doyens, prevôts, chantres, dignitaires, archidiacres, etc.

On distingue dans l'état ecclésiastique les dignités des simples personnats et des offices. Dignité est une place à laquelle il y a honneur et juridiction attachés ; personat est une place honorable sans juridiction, et office est une fonction qui n'a ni prééminence ni juridiction.

Les dignités temporelles procedent ou de l'épée, ou de la robe, ou des fiefs : les premières sont celles de roi ou d'empereur, de prince, de chevalier, d'écuyer, et plusieurs autres.

Les dignités de la robe sont celles de chancelier, de conseiller d'état, de président, de conseiller de cour souveraine, et plusieurs autres.

Celles qui procedent des fiefs, sont les qualités de duc, de marquis, de comte, de baron, de simple seigneur de fief avec justice, ou sans justice.

Les fiefs qu'on appelle fiefs de dignité, sont ceux auxquels il y a quelque titre d'honneur attaché ; tels que les principautés, duchés, marquisats, comtés, vicomtés, baronies. Voyez FIEFS.

Sur les dignités romaines, voyez le livre XII. du code ; et sur les dignités en général, le traité de Martin Garat ; ceux de Loiseau, sur les offices, les seigneuries, et les ordres. (A)

DIGNITES et FOIBLESSES ACCIDENTELLES, (Divin) ce sont certaines dispositions ou affections casuelles des planètes, en vertu desquelles les astrologues croient qu'elles fortifient ou affoiblissent, lorsqu'elles sont en telle ou telle maison de la figure ; etc. (G)




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