S. f. (Jurisprudence) a différentes significations. Reprise d'instance est lorsqu'un héritier ou autre successeur à titre universel, reprend une contestation qui était pendante avec le défunt.

Cette reprise se fait par un acte que l'on passe au greffe, dans lequel on déclare que l'on reprend l'instance, offrant de procéder suivant les derniers errements.

Un cessionnaire ou autre successeur à titre singulier, ne peut pas régulièrement reprendre l'instance au lieu de celui dont il a les droits ; il ne peut qu'intervenir, et son cédant doit toujours rester partie, quand ce ne serait que pour faire prononcer avec lui sur les frais.

On reprend quelquefois une cause, instance ou procès dans lequel on était déjà partie, lorsque dans le cours du procès on acquiert quelque nouvelle qualité en laquelle on doit procéder : par exemple, une fille majeure qui procédait en cette qualité, si elle se marie, doit reprendre avec son mari, comme femme mariée ; et si ensuite elle devient veuve, elle doit encore reprendre en cette qualité. Voyez CAUSE, INSTANCE, PROCES, PROCEDURE, HERITIER, VEUVE, CESSIONNAIRE.

REPRISE, en fait de compte, est ce que le comptable a droit de reprendre sur la dépense. Les comptes ont ordinairement trois sortes de chapitres ; ceux de recette, ceux de dépense, et ceux de reprise. Pour l'ordre du comptant, le rendant se charge en recette de certaines sommes, quoiqu'il ne les ait pas reçues, ou qu'il n'en ait reçu qu'une partie ; et dans le chapitre de reprise il fait déduction de ce qu'il n'a pas reçu, c'est ce qu'on appelle reprise. Voyez COMPTE.

REPRISE de fief, est la prise de possession d'un fief que fait l'héritier du vassal qui est décédé, laquelle possession il reçoit du seigneur en faisant la foi et hommage, et lui payant ses droits, s'il en est dû. Cette prise de possession s'appelle reprise de fief, parce qu'anciennement les fiefs n'étant concédés par les seigneurs que pour la vie du vassal, l'héritier qui voulait reprendre le fief que tenait le défunt, ne le pouvait faire sans en être investi par le seigneur.

On a aussi appelé fief de reprise ceux qui ne procédaient pas originairement de la concession des seigneurs, mais qui étaient des aleux, et qui ayant été cédés par les propriétaires à des seigneurs, ont été aussi-tôt repris d'eux pour être tenus à foi et hommage. Voyez le mot FIEF.

REPRISES, au pluriel, signifie ce que la femme a droit de reprendre sur les biens de son mari. On joint ordinairement les termes de reprises et conventions matrimoniales ; les reprises et les conventions ne sont pourtant pas absolument la même chose, et il semble que le terme de reprises a une application plus particulière aux biens que la femme a apportés, et qu'elle a droit de reprendre, soit en nature ou en argent, comme la dot en général, et singulièrement les deniers stipulés les propres réels, et les remplois des propres aliénés, et que sous le terme de conventions matrimoniales, on entend plus volontiers ce que la femme a droit de prendre en vertu du contrat, comme son préciput, sa part de la communauté, son douaire et autres avantages qui peuvent lui avoir été faits par le contrat : néanmoins dans l'usage on comprend souvent le tout sous le terme de reprises, ou sous celui de conventions matrimoniales.

La femme a hypothèque pour ses reprises, du jour du contrat de mariage. On peut aussi comprendre sous le terme de reprises, la faculté qui est stipulée par le contrat de mariage en faveur de la femme et de ses enfants, ou autres héritiers, de renoncer à la communauté, et en ce faisant, de reprendre franchement et quittement tout ce qu'elle a apporté en communauté. Voyez COMMUNAUTE, DOT, DOUAIRE, FEMME, PRECIPUT, RENONCIATION A LA COMMUNAUTE, PROPRES.

REPRISE, (Commerce) dans un état de compte, se dit d'articles à déduire sur ceux employés en recette.

Il se dit proprement des deniers comptés et non reçus. La reprise est la troisième partie d'un compte ; la recette et la dépense sont les deux premières. Voyez COMPTE.

REPRISE, en termes de commerce de mer, signifie un vaisseau ou navire marchand qu'un corsaire ou armateur ennemi avait d'abord pris, et qui ensuite a été repris par un bâtiment du parti contraire. Voyez RECOUSSE, Dict. de Comm.

REPRISE, s. f. est en Musique le nom qu'on donne à chacune des parties d'un air qui se répètent deux fais. C'est en ce sens que l'on dit que la première reprise d'une ouverture est grave, et la seconde gaie. Quelquefois on n'entend par reprise que la seconde partie d'un air. On dit ainsi que la reprise d'un tel menuet ne vaut rien du tout. Enfin, reprise est encore chacune des parties d'un rondeau, qui souvent en a trois, dont on ne répète que la première.

Dans les notes, on appelle reprise un caractère qui marque qu'on doit répéter la partie de l'air qui le précède, ce qui évite la peine de la noter deux fais. En ce sens il y a deux reprises ; la grande et la petite. La grande reprise se figure à l'italienne par une double barre renfermée entre trois lignes, avec deux points au-dehors de chaque côté, voyez les Pl. de Musiq. ou à la française, par deux lignes perpendiculaires un peu plus écartées, tirées à-travers toute la portée, entre lesquelles on insere un point dans chaque espace, voyez aussi les Pl. mais cette seconde manière s'abolit peu-à-peu ; car ne pouvant imiter tout à fait la musique italienne, nous en imitons dumoins les mots et les figures.

Cette reprise ainsi figurée avec des points à droite et à gauche, marque ordinairement qu'il faut recommencer deux fois tant la partie qui la précède que celle qui la suit ; c'est pourquoi on la trouve ordinairement vers le milieu des menuets, passe-piés, gavottes, etc. Il y en a qui veulent que lorsque la reprise a seulement des points du côté gauche, voyez les fig. c'est pour la répétition de ce qui précède, et que lorsqu'elle a des points du côté droit, voyez les fig. c'est la répétition de ce qui suit. Il serait du-moins à souhaiter que cette convention fût tout à fait établie, car elle me parait fort commode.

La petite reprise est lorsqu'après une grande reprise, on recommence encore quelques-unes des dernières mesures pour finir. Il n'y a point de signe particulier pour la petite reprise, mais on se sert ordinairement de quelque signe de renvoi, figuré au-dessus de la portée. Voyez RENVOI.

Il faut remarquer que ceux qui notent correctement ont toujours soin que la dernière note d'une reprise se rapporte exactement pour la mesure, et à celle qui commence cette reprise, et à celle qui commence la reprise qui suit, quand il y en a une. Que si le rapport de ces notes n'est pas assez clair pour la liaison de la mesure, après la note qui termine une reprise, on ajoute deux ou trois notes de ce qui doit être commencé jusqu'à ce qu'on ait une mesure ou une demi-mesure complete . Et comme à la fin d'une première partie on a premièrement la même partie à reprendre, puis la seconde partie à commencer, et que cela ne se fait pas toujours dans des temps ou parties de temps semblables, on est quelquefois obligé de noter deux fois la finale de la première reprise ; l'une avant le signe de reprise avec les premières notes de la première partie ; l'autre après le même signe pour commencer la seconde partie ; alors on tire un demi-cercle depuis cette première finale jusqu'à sa répétition, pour marquer qu'à la seconde fois il faut passer comme nul tout ce qui est enfermé par ce demi-cercle. Voyez les fig. (S)

REPRISE, estocade de, (Escrime) est une ou plusieurs bottes qu'on détache à l'ennemi, en feignant de se remettre en garde.

REPRISE, s. f. (Architecture) c'est toute sorte de refection de mur, pilier, etc. faite par sous-œuvre, qui doit se rapporter en son milieu d'épaisseur, l'empatement étant égal de part et d'autre, ou dans son pourtour. Daviler. (D.J.)

REPRISE, s. f. (Hidraul.) on dit que l'eau Ve par reprise, lorsque élevée dans une machine hydraulique, elle se rend dans un puisart ou dans une bâche d'où une autre pompe l'élève encore plus haut. C'est aussi dans le cours d'une conduite, l'eau qui sort d'un regard pour reprendre sa route dans une autre pierrée.

REPRISE, REPRENDRE, (Jardinage) se dit quand au printemps on voit des jeunes plants pousser vigoureusement, et on attend à la seconde seve pour être sur de leur reprise.

REPRISE, au Manège, est l'espace de temps pendant lequel l'académiste fait travailler son cheval devant l'écuyer. Chaque écolier monte ordinairement trois chevaux, et fait trois reprises sur chaque cheval.

REPRISE D'ESSAI, à la monnaie, est un nouvel essai de l'espèce que l'essayeur général et l'essayeur particulier ont trouvé hors du remède.

Pour y parvenir, le conseiller qui est dépositaire du reste de cette espèce, en fait couper un morceau qu'il remet entre les mains de l'essayeur général, qui en fait l'essai en présence de l'essayeur particulier. Le conseiller fait ensuite son procès-verbal de cette reprise. Voyez ESSAI.

REPRISE, on dit en Fauconnerie, voler à la reprise.

REPRISE, (terme de Lansquenet) c'est une carte que l'on donne à celui qui a perdu la première, afin qu'il ait lieu de réparer sa perte. (D.J.)